P-au-P, 21 mars 2023 [AlterPresse] --- Le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) invite les autorités compétentes à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un vaste plan de sécurité nationale, pour lutter contre les gangs armés en Haïti, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« L’attaque, perpétrée le (samedi) 18 mars 2023 contre la Faculté d’agronomie et de médecine vétérinaire (Famv), par des individus lourdement armés (...), devrait interpeller les plus hautes autorités nationales sur les dangers que court la nation dans ses fondements les plus profonds », considère le Rectorat de l’Ueh.
Cette attaque du 18 mars 2023 traduirait l’impuissance des autorités à protéger et à servir la population dans les circonstances actuelles.
Des bandits armes se sont introduits, vers 11:00 am (15:00 gmt), dans les locaux de la Famv, à Damien (au nord de Port-au-Prince) et ont emporté un véhicule Toyota Land Cruiser de couleur blanche, immatriculé au numéro SE 06165.
Le Rectorat de l’Ueh recommande de mettre à contribution toutes les forces régulières de sécurité et de défense nationales, prévues par la Constitution, notamment les forces de police, les forces armées d’Haïti, les unités de sécurité du Palais national.
Il convient également de mobiliser les ressources, destinées aux services d’intelligence et de renseignements.
« Une prise en charge plus sérieuse et plus proactive du destin national s’impose. », souligne le Rectorat de l’Ueh, qui envoie un cri d’alarme aux autorités compétentes et aux forces vives de la nation.
Il préconise l’utilisation rationnelle et efficiente des ressources humaines, matérielles et financières de l’État, liées à la sécurité et au maintien de l’ordre, y compris les crédits du budget de la république, prévus à cet effet.
Le Rectorat de l’Ueh appuie l’appel, récemment lancé à l’égard des compatriotes les plus fortunés, « pour qu’ils contribuent, de leurs ressources propres, à l’acquisition des matériels et équipements nécessaires à la lutte contre ce phénomène, qui menace notre existence de peuple ».
Ces derniers mois, les violences des gangs armés, qui se sont intensifiées dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, ont fait un nombre indéterminé de morts, de disparus et de blessés.
Un bilan partiel du massacre, enregistré, du lundi 27 février au lundi 20 mars 2023, suite aux affrontements armés de gangs rivaux au Bel Air (qui surplombe, au nord-est, le Champ de Mars, principale place publique de Port-au-Prince), s’élève à environ 70 morts, indique, à la plateforme AlterPresse/AlterRadio, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Par ailleurs, au moins 10 personnes ont été tuées et leurs corps incendiés, le lundi 20 mars 2023, dans la localité de Kagwo, dans la commune de Pétionville (périphérie est), a rapporté un riverain. [emb rc apr 21/03/2023 10:35]