P-au-P, 20 mars 2023 [AlterPresse] --- Le bilan du massacre, enregistré, du lundi 27 février au lundi 20 mars 2023, suite aux affrontements armés de gangs rivaux au Bel Air (qui surplombe, au nord-est, le Champ de Mars, principale place publique de Port-au-Prince), s’élève à environ 70 morts, indique le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
Plus d’une cinquantaine de personnes sont également portées disparues, sans compter des victimes de viols, ajoute le Rnddh.
Lors de ces attaques meurtrières, les personnes les plus vulnérables sont les femmes, les enfants, les personnes âgées, ainsi que celles et ceux qui ont des difficultés à se déplacer.
Les bandits ont aussi mis le feu dans les maisons et matériels des habitantes et habitants, qui ont dû s’enfuir.
Interrogés par AlterPresse/AlterRadio, plusieurs habitantes et habitants de Bel Air et d’autres zones avoisinantes, victimes dans ces affrontements armés, lancent un S.O.S aux autorités étatiques, en vue de leur venir en aide.
Privées d’abris et de nourriture, beaucoup de ces personnes victimes racontent avoir perdu leurs fils, leurs maisons et tout ce qu’elles possédaient.
La guerre, qui a éclaté depuis le 27 février 2023 au Bel Air, entre des bandits du G9 ayant à leur tête l’ancien policier national Jimmy Cherisier, alias Barbecue, sous sanctions internationales depuis le 21 octobre 2022, et Kempès, un chef de gang au Bel Air, spécialisé dans les enlèvements, perdure jusqu’à aujourd’hui (20 mars 2023), rapporte le Rnddh.
« Cette insécurité est une insécurité d’État. C’est une forme de gouvernance. C’est une volonté manifeste de l’État pour détourner l’attention de la population », interprète le Réseau national de défense des droits humains, estimant qu’il revient à la population de renverser la situation. [mff emb rc apr 20/03/2023 14:55]