P-au-P, 15 mars 2023 [AlterPresse] --- Le Rectorat de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) demande aux autorités étatiques concernées, notamment les Ministères de l’environnement (Mde), de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr), de prendre toutes les dispositions appropriées, afin de sauver ce qui peut l’être encore dans le Parc national Macaya et la Forêt des Pins, qui se trouvent sous les flammes depuis plusieurs semaines.
Aucune action concrète ne semble avoir été entreprise pour stopper ces incendies destructeurs, déplore le Rectorat de l’Ueh, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Il souligne combien cette situation « extrêmement préoccupante » peut entraîner des conséquences néfastes sur l’environnement global du pays, déjà substantiellement mis à mal.
Le Parc national Macaya et la Forêt des Pins sont considérés comme des espaces environnementaux, faisant partie des réserves de la biosphère d’Haïti et même de la Caraïbe, fait valoir le Rectorat de l’Ueh.
Ayant été déclaré « Forêt nationale réservée » en 1983 et « Réserve de la biosphère » en 2016 par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), le Parc national Macaya abrite de nombreuses espèces rares de plantes et d’animaux, des aires dites protégées nécessaires à la sauvegarde de la biodiversité.
« Leur destruction serait un coup dur pour les communautés, qui en dépendent directement et pour le pays en général ».
Dans un communiqué, le Ministère de l’environnement annonce une réponse robuste contre les feux ravageurs, qui ont éclaté, depuis plusieurs semaines, à la Forêt des Pins et au Parc Macaya, deux des écosystèmes forestiers exceptionnels du pays.
Les organes techniques et départementaux du Mde « sont actuellement à pied d’œuvre, en vue de faire une attaque massive contre la propagation de ces feux, d’évaluer les dégâts et de prendre des mesures subséquentes à court et à moyen termes », promet le Mde.
Une enquête de proximité est en train d’être conduite pour établir exactement les faits relatifs à ces incendies, souligne le Mde, réitérant sa volonté de sauver de la destruction les deux écosystèmes en question.
Cependant, l’incendie, qui a éclaté depuis plus de trois semaines au Parc national Macaya, résulte d’une absence de mesures de surveillance de l’État,, a déploré, sur AlterPresse/AlterRadio, l’ingénieur-agronome Anel Dorléan.
Le Ministère de l’environnement, particulièrement l’Agence nationale des aires protégées, (Anap), a failli à sa mission, qui est de protéger la biodiversité et coordonner le Système national des aires protégées (Snap) sur tout le territoire national, fustige l’ingénieur-agronome Dorlean. [emb rc apr 15/03/2023 10:30]