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Haïti-Criminalité : L’organisation Médecins sans frontières suspend temporairement ses activités à Cité Soleil

P-au-P, 08 mars 2023 [AlterPresse] --- L’organisation Médecins sans frontières (Msf) décide de suspendre temporairement ses activités à l’hôpital de Cité Soleil (municipalité au nord de la capitale, Port-au-Prince), en raison de la détérioration de la situation sécuritaire, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

« Plusieurs balles perdues ont été retrouvées à l’intérieur de l’hôpital, et l’accès est devenu quasiment impossible pour les patients, dont certains ont été blessés dans la zone des affrontements aux abords de l’enceinte ». lit-on dans la note de Msf.

Vincent Harris, référent médical chez Msf, se dit conscient que la fermeture de cet hôpital va nuire gravement aux habitants de Cité Soleil, où les conditions de sécurité ne sont pas garanties.

Msf déclare être dans l’incapacité de garantir la sécurité de son personnel et de ses patientes et patients, suite aux violents affrontements entre des groupes lourdement armés, qui se poursuivent, à quelques mètres de l’enceinte de l’hôpital.

L’organisation Msf appelle à « la cessation des hostilités à la porte de leur hôpital et au respect de la missions médicale qui l’abrite, afin de pouvoir ré-ouvrir leurs activités dans les plus brefs délais et continuer de fournir les soins de santé à la population de Cité Soleil ».

Le centre d’urgence de Médecins sans frontières, situé à Turgeau, reçoit, chaque jour, jusqu’à dix fois plus de blessés par balle qu’en moyenne.

Les équipes de Msf ont reçu de nombreux enfants, femmes et personnes âgées, depuis la reprise des combats à Bel Air, le mardi 28 février (2023), indique l’organisation médicale, alarmée face à la dégradation vertigineuse de la situation sécuritaire dans la capitale.

« En suivant ces populations, qui ont fui ces combats vers des sites informels rapidement surpeuplés, nos équipes ont mené des évaluations dans des quartiers situés dans le centre-ville et n’ont pu que constater les besoins criants de nombreuses personnes déplacées internes, constamment exposées aux balles perdues et dans des conditions d’hygiène déplorables, alors que l’accès à l’eau potable demeure plus que limité ».

« Les violences se propagent de façon très préoccupante, depuis le mardi 28 février (2023) dans l’ensemble des quartiers de la capitale haïtienne, avec les populations prises sous les tirs croisés et qui n’ont d’autre choix que de fuir leurs maisons », expose l’organisation Msf.

Au moins 60 personnes ont été tuées et 50 autres portées disparues, dans les affrontements armés qui ont éclaté, du mardi 28 février au samedi 4 mars 2023, entre des gangs rivaux, au bas de Delmas et Bel Air, entre autres, a relevé le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh). [emb rc apr 08/03/2023 15:00]

Photo : Msf