P-au-P, 07 mars 2023 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) appelle à un contrôle rigoureux, dans les ports nationaux, pour empêcher le trafic d’armes vers Haïti, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Ce trafic des armes engendre une détérioration de la sécurité, un niveau élevé de criminalité en Haïti, alimentée par des mains cachées, critique le secrétaire exécutif de la Pohdh, Alermy Piervilus.
« La situation de criminalité dans le pays est très complexe. Elle a une dimension structurelle. Le pays est devenu une savane, les armes y entrent n’importe comment », s’insurge la Pohdh, soulignant combien les bandits armés sont contrôlés et instrumentalisés par des groupes politiques et économiques, qui défendent leurs propres intérêts mesquins.
Il faut questionner les sources d’approvisionnement en armes. Car, les bandits lourdement armés n’ont pas de moyens pour posséder de telles armes, considère la Pohdh.
La plupart des armes à feu et munitions en Haïti proviennent des États-Unis d’Amérique, en particulier de Floride, à travers les membres de la diaspora haïtienne, qui se chargent de les expédier à partir de frontières poreuses, des ports, dans des conteneurs, au milieu d’articles d’importation usuels, a révélé une nouvelle étude « En Haïti, le trafic d’armes aggrave les crises sécuritaires », publiée, le vendredi 3 mars 2023, par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc).
Les armes de poing, vendues entre 400.00 et 500.00 dollars (Ndlr : US $ 1.00 = + 160.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.80 gourdes aujourd’hui) dans les points de vente légaux aux États-Unis, peuvent être revendues jusqu’à 10,000.00 dollars en Haïti.
Les fusils de plus grande puissance, comme les AK47, les AR15 et les fusils d’assaut Galil, sont généralement plus demandés par les gangs armés. Ce qui entraîne des prix plus élevés.
Des armes de calibres de plus en plus élevés, parfois des mitrailleuses lourdes, sont aujourd’hui importées illégalement, poursuit l’étude de l’Onudc.
Une augmentation récente des saisies d’armes à feu, ainsi que des rapports de services de renseignement et d’application de la loi, suggèrent que le trafic d’armes à feu vers Haïti connaît une hausse, aggravant les crises sécuritaires sur le territoire national. [wr emb rc apr 07/03/2023 11:55]