P-au-P, 06 mars 2023 [AlterPresse] --- La Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap) se dit très préoccupée par les nouvelles vagues de violences des gangs armés rivaux, au niveau du centre-ville de Port-au-Prince.
Jointe au téléphone par AlterPresse/AlterRadio, la directrice nationale de la Ce-jilap, Jocelyne Colas, demande aux autorités de facto de prendre des dispositions urgentes, pour mettre fin à ces actes de terreur, qui continuent d’être perpétrés, en toute impunité, dans un pays qui n’est pas dirigé.
« L’État est confortable. Les dirigeants veulent à tout prix garder le pouvoir, sans donner de résultats et sans être en mesure d’aider le pays à sortir dans cette crise », critique la Ce-Jilap.
« Les gangs armés occupent de plus en plus d’espaces dans la capitale, Port-au-Prince. Il n’existe aucune volonté des autorités pour résoudre le problème de la criminalité ».
Du lundi 27 février au lundi 6 mars 2023, des affrontements armés entre gangs rivaux au Bel Air et Sans Fil ont fait de nombreux morts et blessés, un climat de terreur qui continue de provoquer de vives tensions, dans la capitale, Port-au-Prince, notamment au centre ville.
De nombreuses familles, habitant les quartiers, comme Solino, Delmas 24, Nazon et l’avenue Poupelard, connaissent encore des moments à répétition de panique, due aux crépitements d’armes lourdes sans arrêt.
Un nombre indéterminé de victimes de balles perdues sont signalées, dans différentes zones proches des affrontements.
Beaucoup de familles ont été contraintes d’abandonner leurs domiciles pour se mettre à l’abri dans d’autres lieux.
Cette nouvelle situation de terreur, instaurée depuis le lundi 27 février 2023, dans plusieurs quartiers du centre-ville de Port-au-Prince, a entraîné un net ralentissement, ce lundi 6 mars 2023, de la plupart des activités régulières, incluant les écoles et le petit commerce, au niveau des quartiers Solino, Delmas 24, rue Brun Ricot et Caravelle, où les entrées et sorties demeurent barricadées.
La plupart des établissements scolaires ont gardé leurs portes fermées, en espérant une amélioration de la situation sécuritaire.
Jusqu’à présent, le gouvernement de facto n’a pipé mot sur les actes meurtriers des gangs armés à l’encontre de la population civile dans les zones affectées. [wr emb rc apr 06/03/2023 12:15]