Actualisé à 18:00
P-au-P, 03 mars 2023 [AlterPresse] --- Ce vendredi 3 mars 2023 est le cinquième jour (depuis le lundi 27 février 2023) de prise en otage de plusieurs quartiers, au centre-ville de la capitale, Port-au-Prince, par denombreux tirs incessants de bandits lourdement armés, qui ne sont nullement inquiétés par la Police nationale d’Haïti (Pnh), témoignent à AlterPresse/AlterRadio beaucoup d’habitantes et d’habitants.
C‘est surtout depuis le mercredi 1er mars 2023 que la situation a davantage empiré, prenant des proportions très alarmantes.
Plusieurs dizaines de parents, accompagnés d’enfants, s’empressent de prendre un minimum d’effets, pour laisser leurs demeures et tenter d’aller se réfugier dans des endroits moins exposés.
Par intervalles, les balles pleuvent dans les corridors et quartiers, de l’avenue Martin Luther King, couramment appelée « Nazon », jusque dans les environs de Solino, de Fort National, de Sans Fil, de Delmas 24, à proximité de la rue Saint-Martin et de Delmas 2, etc.
La plupart des familles se sont enfermées chez elles, de peur de ne pas être atteintes par les balles assassines des bandes criminelles.
Les activités, notamment scolaires et commerciales, sont paralysées. Les enfants, impatients et gagnés par l’ennui et l’inaction, sont gardés à la maison.
Un nombre indéterminé de maisons auraient été incendiées par les assaillants armés, selon différentes sources.
Le droit de circuler est interdit par les groupes armés, qui voudraient s’accaparer de nouveaux pans de territoire.
Jusque dans l’après-midi du vendredi 3 mars 2023, il n’y a aucune intervention de la police nationale pour mettre fin aux attaques des bandes armées et apporter des réponses appropriées aux appels au secours des milliers d’habitantes et d’habitants de plus en plus angoissés, dénoncent les familles de plus en plus aux abois.
Il devient de plus en plus compliqué de s’approvisionner en eau, en nourriture et en autres biens essentiels, même dans les parages, tant les crépitements d’armes ne sont nullement maîtrisés.
Désarmés, à tous les points de vue et sur diverses facettes, les riveraines et riverains sont contraints de se terrer dans leurs lieux de résidences, très souvent derrière des murs épais, pour ne pas subir la furie de ces hordes criminelles. Ces individus armés, qui se sont transformés en bandits de grand chemin, n’éprouvent aucun embarras à exposer leurs lourdes armes, dont ils se servent à tout bout de champ pour leur plaisir macabre, mais surtout pour terroriser les communautés avoisinantes à Port-au-Prince.
Ce sont plusieurs quartiers, au cœur de la capitale d’Haïti, dont les rues se retrouvent vides et occupées, depuis une semaine, par les forces assassines qui s’en prennent à toutes celles et tous ceux, qu’elles trouvent sur leur passage funèbre.
L’objectif poursuivi consiste à asseoir leur contrôle armé sur davantage de pans de territoire, pour pouvoir continuer à piller, rançonner, brûler, voler, étendre leurs tentacules de mafia, sans aucune résistance, d’autant que les autorités policières n’interviennent nullement pour faire cesser ces forfaits et exactions dans le centre de Port-au-Prince.
Une situation similaire d’assauts répétés des bandes criminelles armées prévaut également, depuis plusieurs semaines, à Torcelle et Pernier (à l’est de la capitale, Port-au-Prince), où les gangs armés continuent de semer la terreur.
Il n’y a aucune communication officielle des autorités de facto, qui, de plus en plus incapables, affichent du mépris caractérisé sur ces nouvelles formes de détériorations des droits humains, qui s’étendent partout dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et dans plusieurs villes en province.
C’est le laisser faire des institutions face aux manœuvres des gangs armés, qui imposent leur loi de terreur en toute impunité. [emb rc apr 03/03/2023 15:00]
Photo : capture d’écran