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Haïti-Violences des gangs : Les paysans dans l’Artibonite aux abois

Artibonite (Haïti), 17 févr. 2023 [AlterPresse] --- La détérioration du climat de terreur dans le département de l’Artibonite entraîne de graves conséquences sur la production agricole, alerte la Force de réflexion et d’action pour le logement et l’alimentation (Frakka), dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Les gangs armés établissent leurs bases dans un département, qui produit le plus de riz dans le pays, contraignant de nombreuses paysannes et de nombreux paysans à abandonner leurs maisons et jardins, rapporte la Frakka.

Quelques paysans, qui arrivent à cultiver leurs terres, ne peuvent pas aller vendre leurs produits les jours de marchés, durant lesquels les gangs armés viennent semer la terreur dans plusieurs zones.

L’organisation Frakka dénonce une possible planification, au plus haut niveau, d’un complot visant à détruire la production locale et à encourager plus de manœuvres en faveur du système capitaliste.

Cette situation de terreur, qui prévaut dans le département de l’Artibonite, est à peu près similaire dans les quartiers populaires du département de l’Ouest, où les gangs armés poussent beaucoup de personnes à quitter leurs maisons.

« Les gangs armés ont ceinturé la capitale. Ils tuent et kidnappent, quand ils le décident. Ils arrivent même à bloquer les zones sud et nord de la capitale »

Depuis début janvier 2023, un nombre indéterminé de cas de kidnapping sont signalés en Haïti, notamment dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest, où se trouve la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Au moins cinq personnes ont été kidnappées et plusieurs autres portées disparues, lors d’une attaque, perpétrée, dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 février 2023, par des membres du gang de Savien, dans la zone de Deschapelles, située dans la commune de Verrettes.

La Force de réflexion et d’action pour le logement et l’alimentation (Frakka) en profite pour dénoncer la situation dans le grand Sud d’Haïti, où, jusqu’à présent, bon nombre de gens continuent de dormir à la belle étoile, sous des bâches.

D’autres dorment dans des maisons endommagées, depuis le tremblement de terre du samedi 14 août 2021, qui avait fait 2,248 morts, 12,763 blessés et 329 personnes disparues.

La Frakka déplore aussi la non accessibilité à l’eau potable dans plusieurs communes des départements du Sud, des Nippes et de la Grande Anse (Sud-Ouest d’Haïti).

Elle demande à la population de continuer à se mobiliser contre le gouvernement de facto, et aux acteurs politiques et de la société civile de chercher à trouver une entente au plus vite afin de libérer le pays des gangs en costume et autres.

Des mesures concrètes doivent être prises par l’État pour dédommager les victimes et mettre à leurs dispositions maisons et biens. [mff emb rc apr 17/02/2023 11:10]