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Coopération : Le gouvernement des Bahamas souhaite des mesures concrètes en vue d’une solution à la crise en Haïti

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, 16 févr. 2023 [AlterPresse] --- Le premier ministre des Bahamas, Philip Davis, appelle à des mesures concrètes pour aider à avancer vers une solution pour le peuple haïtien, dans un discours, prononcé à la cérémonie d’ouverture de la 44e réunion ordinaire des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom), à Nassau, aux Bahamas, le 15 février 2023, et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

La crise en Haïti requiert une attention urgente de la Caricom, souligne Davis, déplorant combien l’agitation et la souffrance continuent de s’aggraver dans ce pays.

« Nous en profiterons tous si Haïti redevient un État pleinement fonctionnel », argue-t-il, invitant toutes et tous à « apprendre des échecs des efforts passés pour aider, plutôt que d’utiliser ces déceptions comme excuse pour l’inaction ».

Philip Davis lance un appel à l’action, en vue de bâtir une région plus forte des Caraïbes.

« Aucun de nous ne sera en sécurité, tant que nous ne serons pas tous en sécurité. Aucun d’entre nous ne se développera de manière durable ou sûre, si nous laissons nos voisins derrière nous. Aucun d’entre nous ne prospérera vraiment, si nos ressources sont à jamais taxées par la pauvreté et l’instabilité de ceux qui nous entourent ».

En conférence de presse, le mardi 14 février 2023, le premier ministre de l’archipel des Bahamas, a aussi fait part de l’intention de son gouvernement à participer à une force d’intervention, en vue de la stabilisation d’Haïti.

« Ce ne serait pas la première fois que nous fournirions de l’aide à Haïti, en autorisant des membres de nos forces de défense à se rendre sur le terrain, pour mener des initiatives de maintien de la paix ».

Le gouvernement de l’archipel des Bahamas envisagerait de fournir cette assistance sous la direction d’une autre puissance, au cas où elles seraient appelées à le faire.

Au Parlement jamaïcain, le 1er février, le premier ministre jamaïcain Andrew Holness s’est aussi engagé à envoyer des soldats et des policiers en Haïti, dans le cadre d’une éventuelle force de sécurité multinationale.

Cette position de la Jamaïque fait suite à la demande d’envoi du gouvernement de facto, exprimée auprès de la communauté internationale, le 7 octobre 2022.

A l’issue d’une visite officielle dans le pays, du mercredi 8 au vendredi 10 février 2023, le haut-commissaire des Nations unies aux droits humains, l’Autrichien Volker Türk a souligné combien la Police nationale d’Haïti (Pnh) « a besoin d’un soutien international immédiat et coordonné, à la hauteur des enjeux, pour renforcer sa capacité à répondre à la situation sécuritaire, d’une manière conforme à ses obligations en matière des droits humains ».

Volker Turk demande également à la communauté internationale d’envisager d’urgence le déploiement d’une force d’appui spécialisée, dans des délais précis, dans des conditions conformes aux lois et normes internationales, relatives aux droits humains, avec un plan d’action complet et précis.

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais António Guterres a réaffirmé qu’il faut de toute urgence déployer une force armée spécialisée internationale en Haïti, dans un rapport en date du 17 janvier 2023.

Guterres préconise aussi de rétablir l’état de droit, afin que le peuple haïtien puisse exercer ses droits politiques et civils, notamment le droit de voter en toute sécurité, lors d’élections générales.

Plusieurs membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) avaient renouvelé leur appel à l’envoi d’une force internationale, pour appuyer la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans la lutte contre les gangs armés, qui terrorisent la population haïtienne, lors d’une réunion spéciale, le mercredi 21 décembre 2022, sur demande de la Russie.

Les pays membres de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (Celac), qui le peuvent, ont été encouragés à « étudier les options » concernant leur éventuelle participation à une force multinationale spécialisée, pour faire face aux violences des gangs armés en Haïti, selon une déclaration, à l’issue du VIIe sommet de la Celac, à Buenos Aires (Argentine), auquel a participé, le mardi 24 janvier 2023, le premier ministre de facto, Ariel Henry. [emb rc apr 16/02/2023 13:15]