P-au-P, 09 févr. 2023 [AlterPresse] --- L’installation des trois membres du Haut conseil de transition (Hct), faite de manière unilatérale, le lundi 6 février 2023, pourrait aggraver la crise sociopolitique en Haïti, avertit la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
La direction, que prend le gouvernement de facto, qui méprise les contestations des acteurs clés contre l’accord du 21 décembre 2022, signé par les proches du pouvoir, une démarche qualifiée de démagogique et partisane par plusieurs secteurs, empirera la crise, déclare Alermy Piervilus, secrétaire général de la Pohdh.
« Ils (des acteurs politiques) peuvent toujours trouver une solution. Cependant, ce serait une solution cosmétique, qui ne sortirait pas le pays de ce marasme, mais le plongera dans une instabilité politique durable ».
Les membres du Haut conseil de transition (dont l’un des objectifs est de créer un climat favorable à l’organisation d’élections dans le pays) n’ont pas été choisis par les acteurs clés de la société haïtienne, conteste la Pohdh.
« D’abord il y a un problème de légitimité. Quel que soit le conseil électoral, mis sur pied, il ne pourra pas réaliser des élections honnêtes et crédibles dans le pays », reste-t-elle convaincue.
Le premier ministre de facto, Dr. Ariel Henry, a procédé, le lundi 6 février 2023, à l’installation du Hct, malgré les critiques de nombreux secteurs politiques, qui qualifient de démagogique et de partisane l’accord du 21 décembre 2022, dont est issu ce Haut conseil de transition.
Cette décision fait suite à la publication, à travers un arrêté en date du jeudi 17 janvier 2023, des noms des trois membres du Hct dans le journal officiel de la république « Le Moniteur ».
Peu de temps avant, soit le 11 janvier 2023, le chef du gouvernement a rendu public l’accord du 21 décembre 2022, dit « Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes ».
Ledit accord non consensuel, selon plusieurs acteurs politiques, a été signé entre l’équipe au pouvoir et quelques représentants de partis politiques, d’organisations de la société civile et du secteur privé, en vue d’une issue à la crise.
« Les États-Unis accepteront difficilement un régime démocrate dans le pays. Tant que nous ne gagnons pas la bataille de la souveraineté, nous ne pourrons pas résoudre tous les problèmes auxquels le pays fait face. (...) Ce sont les Haïtiens, qui doivent résoudre le problème d’Haïti », affirme, pour sa part, le porte-parole du Gwoup refleksyon fowòm politik sosyopwofesyonèl pwogresis ayisyen an (Gr-fpspa), l’écrivain Pierre Michel Chéry, interrogé par AlterPresse/AlterRadio.
Le Gr-fpsa dénonce les manœuvres de la communauté internationale pour engloutir la nation haïtienne, en encourageant la présence de personnalités de tendance conservatrice et réactionnaire à la direction politique d’Haïti. [wjm emb rc apr 09/02/2023 11:40]