P-au-P, 1er févr. 2023 [AlterPresse] --- Le Mouvman peyizan Papay (Mpp) à Hinche (département du Plateau central), membre du regroupement d’organisations paysannes 4 je kontre, appelle à un réveil national face à la crise multidimensionnelle, à laquelle fait face Haïti, dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
Il n’est pas trop tard pour ce réveil national, qui pourrait aider à déjouer le « plan d’extermination », concocté par les dirigeants et la communauté internationale contre les Haïtiennes et Haïtiens, affirme le porte parole du Mpp, Chvannes Jean-Baptiste.
« Le pays se trouve dans une situation sans précédent. La vie devient quasiment impossible », relève le Mpp, qui s’interroge sur la complicité du gouvernement de facto avec les bandits armés pour plonger le pays dans le chaos.
Le Mpp propose un grand dialogue national, en vue de déboucher sur une entente nationale.
« 4 je kontre pense que ce sont les Haïtiennes et Haïtiens, qui doivent trouver une solution. Il existe une base démocratique pour ladite solution : l’accord du 30 août 2021, plus connu sous le nom d’accord de Montana. Ce dernier n’est pas le fruit d’un petit groupe, qui s’empresse de signer un consensus pour se partager le pouvoir, comme l’accord du 11 septembre 2021 et celui du 21 décembre 2022 ».
Les protagonistes politiques les plus en vus n’arrivent toujours pas à s’entendre sur un accord entre eux, en vue d’une issue à l’impasse actuelle.
L’accord du 21 décembre 2022, trouvé entre le premier ministre de facto, Ariel Henry, et des représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile, est qualifié de démarche non consensuelle et non inclusive par plusieurs autres secteurs.
Joint également au téléphone par la plateforme AlterPresse/AlterRadio, le directeur exécutif de l’organisme Sant Karl Levêque (Skl), Jean Gardy Maisonneuve, invite les Haïtiennes et Haïtiens à s’unir, pour trouver un consensus et une solution à la crise sécuritaire.
Le Sant Karl Levêque signale combien la manière de pratiquer la politique dans le pays serait à l’origine de l’aggravation de la crise multidimensionnelle.
Il plaide en faveur d’un nouveau leadership au sein de la Police nationale d’Haïti (Pnh), pour résoudre le problème de la criminalité dans le pays.
Avec les dirigeants actuels, la situation ne va pas s’améliorer dans les prochains jours, craint le Skl, critiquant le directeur général ad intérim de la Pnh, Frantz Elbé, pour n’avoir pas pu débloquer, contrairement à ce qu’il l’avait promis, le quartier de Martissant (periphérie sud de la capitale, Port-au-Prince) assiégé par des gangs armés depuis le 1er juin 2021.
On assiste à une montée spectaculaire de la criminalité, incluant le kidnapping, notamment depuis l’assassinat, le 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, en sa résidence à Pèlerin 5 (périphérie est de la capitale, Port-au-Prince).
De l’installation, le 20 juillet 2021, du premier ministre de facto Ariel Henry, par un tweet de la communauté internationale, au 26 janvier 2023, 78 policiers nationaux ont été assassinés par des gangs armés, dénonce un rapport du Réseau national de défense des droits humains.
Une quinzaine de policiers ont été tués par balle, pour le seul mois de janvier 2023.
Les funérailles de trois agents de la Pnh, assassinés le 20 janvier 2023 à Métivier, dans la commune de Pétionville (périphérie est de la capitale, Port-au-Prince) par des bandits armés, ont été chantées, le mardi 31 janvier 2023, à l’École nationale de police, située sur la route de Frères.
Les policiers nationaux assassinés sont Gérald Octinal (30e promotion), Luc Eliezer (20e promotion) et Duckens Cejuste (24 e promotion).
De vives tensons ont régné, le jeudi 26 janvier 2023, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, suite à des mouvements de protestations d’agents de la Pnh contre l’assassinat de 7 d’entre eux, à Liancourt, une commune du Bas Artibonite, par des bandits armés. [wm emb rc apr 1er/02/2023 12:35]