P-au-P, 23 janv. 2023 [AlterPresse] --- « Sans un cadre institutionnel de consensus », toutes les décisions prises par le gouvernement de facto et inconstitutionnel d’Ariel Henry sont entachées d’illégalité, fustigent les partis politiques Organisation du peuple en lutte (Opl) et Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), dans une déclaration conjointe dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les publications du gouvernement d’Ariel Henry dans le journal officiel de la République Le Moniteur n’ont aucune force contraignante, selon la déclaration portant la signature du coordonnateur général de l’Opl, Edgar Leblanc Fils et du coordonnateur national du Mopod, Jean André Victor.
’’Le gouvernement sera jugé pour avoir fonctionné dans l’illégalité et non dans l’inconstitutionnalité’’, avertissent ces partis politiques.
Malgré de nombreuses réprobations contre la démarche, le gouvernement de facto d’Ariel Henry a unilatéralement décidé de rendre publics trois noms contestés en l’occurrence Mirlande Hyppolite Manigat, Laurent Saint Cyr et Calixte Fleuridor, pour faire partie de son Haut conseil de la transition (Hct), dans le journal officiel de la république « Le Moniteur », selon un arrêté en date du 17 janvier 2023.
Le Hct émane d’un « consensus dit national », en date du 21 décembre 2022, « pour une transition inclusive et des élections transparentes », dont le document, également contesté par plusieurs secteurs, a été publié au journal officiel de la république « Le Moniteur » en date du 3 janvier 2023.
La signature, le mercredi 21 décembre 2022, dans un hôtel à Pétionville (municipalité à l’est de la capitale, Port-au-Prince), de cet accord par le gouvernement de facto, avec plusieurs représentants de partis politiques, d’organisations de la société civile et du secteur privé, a été qualifiée de démagogique et de partisane par plusieurs secteurs politiques.
En dépit de cet accord, les divergences politiques demeurent encore profondes.
De plus, le climat de terreur, entretenue, en toute impunité, par les gangs armés en Haïti, s’est aggravé depuis quelques temps, à cause de l’impuissance du gouvernement de facto à rétablir l’ordre et la paix.
Cette situation délétère empêche la tenue depuis l’année 2021, des scrutins en Haïti.
Les partis politiques Opl et Mopod estiment impossible de garantir la légalité et la légitimité du Conseil électoral provisoire à venir et celles du personnel politique qui sera issu des prochaines élections, sans un accord-cadre global et inclusif définissant le contexte juridique dans lequel doit fonctionner le gouvernement d’Henri et la présidence de la République.
« Les tweets de la communauté Internationale n’y pourront rien parce qu’ils n’ont ni valeur juridique ni légitimité politique. (...) Le gouvernement du Dr Henri a choisi l’insécurité et l’instabilité politique comme principes de base et l’épreuve de force comme règle fondamentale de gouvernance politique. »
Ariel Henry a été installé, le 20 juillet 2021, sur un tweet de la communauté internationale, après l’assassinat, le 7 juillet 2021, du président de facto, Jovenel Moise.
L’Organisation du peuple en lutte et le Mouvement patriotique populaire dessalinien demandent à la population « de se départir du soi-disant accord du 21 décembre 2022 » publié officiellement par le gouvernement de facto d’Ariel Henry. [emb apr 23/01/2023 13:50]