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Haïti : Plus de 3 mille personnes émues aux funérailles de Jacques Roche

P-au-P, 21 juil. 05 [AlterPresse] --- Dans une ambiance empreinte d’émotions intenses, plus de trois mille personnes, rassemblées dans l’enceinte de l’église Saint-Pierre de Petionville, à l’est de la capitale haïtienne, ont tenu à rendre un dernier hommage au journaliste et poète Jacques Roche assassiné le 14 juillet dernier après 4 jours de séquestration assortie de sévices corporels, ont observé les journalistes d’AlterPresse.

Plusieurs d’entre elles sont arrivées à peine à contenir leurs larmes, d’autres ont éclaté tout bonnement en sanglots.

Il faut un sursaut national pour mettre en échec les forces de la mort. L’assassinat de Jacques Roche doit servir de catalyseur à ce réveil, ont souhaité la plupart des intervenants à la cérémonie funéraire chantée par un groupe d’évêques et de prêtres de l’église catholique romaine d’Haïti.

« Ils ont tué Jacques pour nous faire peur. Nous n’avons pas peur et nous
n’aurons jamais peur ».

Ces propos de la ministre de la Culture et de la Communication Magali Comeau Denis ont été
repris en chœur par une bonne partie de l’assistance qui exigeait des actes concrets à la place de belles promesses.

Stigmatisant la présence "inopportune" d’un prêtre lavalas, qui voulait prendre part à la cérémonie, la ministre Comeau Denis a très clairement accusé l’ancien président Jean
Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud depuis sa chute le 29 février 2004 par un mouvement populaire, d’alimenter la violence en
Haïti.

"Ils ont tué Jacques, ils voulaient danser sur sa dépouille pour aboutir au retour du dictateur déchu", a-t-elle fait remarquer.

Quelques minutes avant le début de la cérémonie, la présence d’un des bras droits d’Aristide, le père Gérard Jean Juste, dans l’enceinte de l’église, avait provoqué la colère
de l’assistance. Jean Juste avait dû partir en trombe pour être interpellé, par la suite, par les policiers nationaux, aidés des membres de la force militaire onusienne en Haïti.

Les participantes et participants à la cérémonie ont tous réclamé justice pour le journaliste assassiné, laquelle devrait marquer la fin du règne de l’impunité dans la république caraïbe, ont-ils préconisé.

Des cris de stridents de colère et de révolte ont accompagné le convoi funèbre, tandis qu’un mouvement de rues, organisé par les journalistes de Port-au-Prince, a pris corps en direction du centre de la capitale. [vs rc do apr 21/07/2005 15:00]