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Haïti-Justice : La Pohdh demande de mettre l’action publique en mouvement contre les magistrats non certifiés

P-au-P, 20 janv. 2023 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) appelle les autorités concernées à mettre l’action publique en mouvement contre les magistrats non certifiés par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), pour absence d’intégrité morale, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Il est indispensable que les motifs, justifiant la non certification des 30 magistrats concernés, puissent être rendus publics et que l’action publique soit mise en mouvement pour les crimes et délits qui leur sont attribués », estime la Pohdh.

La mise à l’écart de juges corrompus dans le système reste une bonne décision, applaudit la Pohdh, tout en se disant persuadée que l’appareil judiciaire doit être constitué de femmes et d’hommes honnêtes, crédibles et compétents, en mesure de contribuer à l’établissement d’une société respectueuse des droits fondamentaux de la personne humaine, sans aucune distinction.

28 juges ont été écartés dans le système judiciaire en Haïti, alors que 31 autres ont été certifiés par la Commission technique de certification (Ctc) du Cspj, selon l’extrait du procès-verbal.

La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains considere nécessaire de diligenter une enquête indépendante et impartiale, sur les graves accusations portées par des magistrats non certifiés, contre certains conseillers du Cspj.

« Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) et le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) doivent, sans délai, rendre public un véritable plan de certification, incluant la méthodologie, les critères d’évaluation et le calendrier visant l’ensemble du personnel judiciaire de chacune des juridictions et cours du pays », recommande la Pohdh.

Dans le cadre de l’impératif d’épuration du système judiciaire, toute accusation grave de corruption, portée par des individus clairement identifiés et ayant, de surcroît, appartenu au système, doit être traitée, de manière sérieuse et avec célérité, insiste la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains.

Tout en applaudissant la décision de mettre à l’écart les juges non certifiés et exigeant des sanctions contre eux, des organismes de droits humains et d’associations de magistrats ont aussi appelé à corriger, le cas échéant, les manquements, légèretés et erreurs contenus dans le traitement des dossiers. [mff emb rc apr 20/01/2023 12:20]