P-au-P, 11 janv. 2023 [AlterPresse] --- Il reste encore beaucoup à faire, en dépit des soutiens à la Police nationale d’Haïti (Pnh) ainsi que des répercussions importantes en Haïti des sanctions adoptées par le Canada contre plusieurs responsable haïtiens, affirme le premier ministre canadien, Justin Trudeau, lors d’une conférence de presse conjointe, donnée avec les présidents américain Joseph Robinette Biden dit Joe Biden et mexicain Andrés Manuel López Obrador, au palais national, au Mexique.
Des soutiens importants y compris des véhicules blindés ont été fournis à la Police nationale d’Haïti (Pnh). Les autorités américaines sont également intervenues pour s’assurer que la Pnh est en mesure de stabiliser la situation sur le terrain, souligne Trudeau, selon un document de la Maison Blanche américaine, publié sur son site et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Trudeau rappelle combien le Canada a envoyé un groupe d’interlocuteurs pour travailler à la fois sur le plan politique, mais aussi pour assurer la liaison directe avec les responsables de la sécurité sur le terrain.
L’objectif est de répondre, de manière immédiate, aux besoins de l’institution policière haïtienne, afin qu’elle puisse mieux contrôler et assurer une plus grande stabilité au peuple haïtien, poursuit-il.
Le gouvernement du Canada avait annoncé, le 13 décembre 2022, la mise en place, au sein de son ambassade à Port-au-Prince, d’une équipe qui aura à « assurer une meilleure liaison et une meilleure collaboration avec les intervenants d’Haïti dans le domaine de la sécurité ».
Cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre du premier ministre canadien, Justin Trudeau, avec le Groupe d’intervention en cas d’incidents, pour discuter de l’évolution de la situation en Haïti avec des ministres et de hauts responsables.
Il n’y a aucun élu (ni président, ni sénateur, ni membres de conseils municipaux et de conseils d’administrations de sections communales / Casec), avec la fin du mandat, le lundi 9 janvier 2023, des dix sénateurs, qui étaient restés en fonction au sénat, après le départ des députés et de deux tiers du Grand corps.
Les élections, visant le renouvellement du personnel politique, tardent depuis plusieurs années.
La fin du mandat du tiers restant du sénat arrive dans un contexte de crise multidimensionnelle, marquée par une aggravation des conditions socio-économiques de la population et un climat de terreur sans précédent, instauré par les gangs armés qui contrôlent, en toute impunité, plusieurs pans du territoire national, dont une grande partie de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Les protagonistes politiques n’arrivent toujours pas à s’entendre sur une sortie de crise, malgré la signature, le 21 décembre 2022, d’un accord dit de « consensus national » entre le premier ministre de facto, Ariel Henry, des représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile, entre autres.
« Nous devons nous assurer que les solutions sont conduites par le peuple haïtien lui-même », déclare le premier ministre canadien.
Le mardi 10 janvier 2023, Joe Biden s’est entretenu avec Justin Trudeau à Mexico, en marge d’un Sommet des dirigeants nord-américains, pour discuter, entre autres, de l’instabilité, de la situation sécuritaire et humanitaire en Haïti.
Biden et Trudeau ont évoqué leur engagement mutuel à travailler ensemble, pour soutenir des solutions dirigées par les Haïtiennes et Haïtiens, promouvoir le dialogue en vue d’élections démocratiques et renforcer la capacité d’application de la loi, lit-on dans une note du bureau du premier ministre canadien.
Les deux présidents « ont souligné les récentes actions coordonnées, visant à fournir une assistance au peuple haïtien et à faire en sorte que les acteurs responsables de la violence en rendent compte, notamment par le biais de sanctions », selon un compte rendu du Département d’État étasunien.
Ils se sont engagés à poursuivre la coordination avec les partenaires du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur les prochaines étapes pour favoriser la stabilité en Haïti, en particulier le soutien à la Pnh.
Les gouvernements du Canada et des États-Unis d’Amérique ont adopté, en novembre et décembre 2022, des sanctions contre plusieurs dirigeants politiques et hommes d’affaires, membres de l’élite économique en Haïti, pour financements d’activités criminelles de gangs armés en Haïti.
Le 21 octobre 2022, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté, à l’unanimité, un régime de sanctions contre plusieurs chefs de gangs haïtiens armés et leurs complices, dont l’ancien policier national Jimmy Chérizier alias Barbecue, porte-parole d’une fédération de gangs G9 an fanmi e alye. [emb rc apr 11/01/2023 11:35]