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Haïti-Hct : Le département d’État américain souhaite un consensus plus large

P-au-P, 06 janv. 2023 [AlterPresse] --- Le Secrétaire d’État adjoint américain pour les affaires de l’hémisphère occidental, Brian A. Nichols, encourage un consensus plus large autour de la proposition d’accord politique du 21 décembre 2022, signé entre le premier ministre de facto Ariel Henry, des représentants de partis politiques, du secteur privé des affaires et d’organisations de la société civile.

Brian A. Nichols espère voir « une plus grande flexibilité, parmi les dirigeants de tous les secteurs, afin qu’Haïti puisse faire progresser la réforme et la démocratie et améliorer la sécurité », dans un tweet consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

Réagissant à la déclaration du diplomate, l’ambassadeur d’Haïti à Washington, Bocchit Edmond, a déclaré réitérer la volonté d’Ariel Henry « de laisser les portes du dialogue toujours ouvertes, afin que chacun puisse se joindre à lui pour répondre aux préoccupations du peuple haïtien, qui souffre depuis si longtemps ».

Plusieurs partis politiques ont rejeté cet accord, jugé non consensuel, tout en exprimant leur scepticisme, par rapport à la volonté réelle du premier ministre de facto et son gouvernement de créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections en 2023.

« Cette semaine, nous allons installer (les membres du Haut conseil de transition / Hct) officiellement et leur donner les moyens, pour qu’ils puissent commencer à travailler en collaboration avec le gouvernement. Plus loin, nous aurons à former l’organe de contrôle, nous avancerons avec toutes celles et tous ceux qui le veulent », a annoncé le premier ministre de facto, Ariel Henry, à l’occasion du 219e anniversaire, le 1er janvier 2023, de la proclamation de l’indépendance d’Haïti.

L’arrêté, constatant la création du Hct, a été adopté et sera publié dans le journal officiel « le Moniteur », a-t-il promis.

Validé dans la soirée du samedi 31 décembre 2022, lors d’un Conseil de gouvernement, le document de compromis dit national, qualifié de démarche démagogique et partisane par plusieurs secteurs, a été aussi envoyé au journal officiel pour être publié, a fait savoir Ariel Henry.

Haïti est actuellement confrontée à une grave crise socio-politique et économique, amplifiée par la violence des gangs armés qui sèment la terreur sur le territoire national, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Lors d’une longue entrevue avec La Presse canadienne, l’ancienne gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, appelle les pays riches à faire pression sur l’élite en Haïti, pour qu’elle trouve une issue à la crise humanitaire actuelle.

Michaëlle Jean est l’une parmi les dizaines de signataires d’une lettre ouverte de haut niveau, publiée cette semaine en Français, intitulée « Pris en otage, Haïti se meurt. Agissons maintenant ».

« L’histoire ne sera pas tendre avec ceux, qui resteront inactifs ou qui choisiront de regarder ailleurs. Ce serait de la non-assistance à un peuple en danger », lit-on dans le document signé, entre autres, par le président sénégalais, Macky Sall, qui préside actuellement l’Union africaine, l’ancien secrétaire général adjoint des Nations Unies Adama Dieng, et des anciens chefs de gouvernement du Tchad, du Mali, du Nigéria et de la République centrafricaine.

« La première république noire, peut-être la plus fragile de la famille des Nations, manque de nourriture, d’eau potable, de carburant, de paix, de justice », lit-on dans la lettre, soulignant combien Haïti a besoin d’une aide internationale pour éviter de devenir un État défaillant.

Cosignée par une trentaine de personnalités internationales et quelques chefs d’État, majoritairement africains, cette tribune a été publiée le premier janvier 2023, dans plusieurs médias africains, dont Sud Quotidien au Sénégal, à l’occasion du 219e anniversaire de la proclamation (le 1er janvier 1804) de l’indépendance d’Haïti. [emb rc apr 06/01/2023 11:00]