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Haïti-Crise : Les partis politiques En Avant et Unir exigent un plus large consensus que le récent accord politique d’Ariel Henry

P-au-P, 28 déc. 2022 [AlterPresse] --- Les partis politiques En Avant et l’Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (Unir) rejettent l’accord politique, intitulé « Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes », signé, le mercredi 21 décembre 2022, par le premier ministre de facto, Ariel Henry, avec des représentants de partis politiques, d’organisations de la société civile et du secteur privé des affaires, dans des notes séparées dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Quoiqu’il constitue un pas dans la bonne direction, ce dit consensus est insuffisant. Plusieurs points importants devraient être débattus, de façon profonde et transparente, estime le parti politique « En Avant », justifiant sa décision de ne pas signer le texte de l’accord politique du 21 décembre 2022.

Parmi les points, qui devraient être discutés, figurent le rôle accordé au Haut conseil de transition (Hct), qui apparaît - en vertu dudit accord paraphé le 21 décembre 2022 - comme un organe consultatif, n’ayant pas les leviers effectifs pouvant en faire un contrepouvoir à l’exécutif, qui assurera la transition, et l’éventuelle participation des partis politiques au gouvernement de transition.

Il est essentiel d’indiquer que les partis politiques resteraient « en dehors » de toute participation au gouvernement. Car, toute éventuelle participation leur donnerait automatiquement accès aux avantages et biens de l’État, dont ils feront usage au profit de leurs candidats lors des prochaines joutes électorales, met en garde le parti politique En Avant.

Il faut un sommet politique d’envergure, dès la rentrée en janvier 2023, plaide le parti politique En Avant.

« Ce dernier sommet politique doit permettre des échanges en toute sécurité et la participation sereine de tous les secteurs de la vie nationale. Ce sommet sera aussi l’occasion d’un débat sur le type de relation à développer avec la communauté internationale, eu égard au support que nous pouvons espérer d’elle pour résoudre la crise sécuritaire ».

« Cet accord ne rencontre pas ce qui est indispensable pour stabiliser le pays : un compromis inclusif et un consensus large », relève, pour sa part, le parti politique Unir, soulignant qu’il n’a pas signé le document du 21 décembre 2022.

Le Haut conseil de la transition (Htc) est confié, en majorité, à la société civile et au secteur privé, en laissant volontairement de côté les partis politiques, critique le parti politique Unir, qui se déclare « pour un consensus, qui puisse rassembler la majorité des forces vives du pays, une faiblesse de l’accord du 21 décembre (2022) ».

La signature d’un accord doit être favorable à Haïti et non à des signataires, à qui il est promis des postes dans le gouvernement et l’administration, pointe le parti politique Unir.

Le premier ministre de facto, Ariel Henry, a paraphé avec différents acteurs, le mercredi 21 décembre 2022, un nouvel accord politique appelé « Consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes », dans l’objectif, promet-il de nouveau, d’établir un équilibre politique et de mettre en place un gouvernement de transition, un Haut conseil de la transition et un organe de contrôle de l’action gouvernementale.

Mirlande Hyppolite Manigat (secteur politique), Laurent Saint Cyr (secteur privé) et Calixte Fleuridor (société civile) sont les noms des personnalités, désignées pour faire partie de cette structure.

Lors de la signature dudit document, Ariel Henry a affirmé s’engager à mettre à disposition les moyens qu’il faut, pour les personnalités qui feront partie du Haut conseil de la transition et de l’organe de contrôle de l’action gouvernementale.

Le mouvement de Montana, issu de l’accord du 30 août 2021, appelé accord de Montana, et le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod) ont qualifié de démagogique et de partisane la signature du document dit de « consensus national », dans des interviews accordées à la plateforme médiatique AlterPresse/AlterRadio.

Lors d’une réunion spéciale, organisée dans l’après-midi du mercredi 21 décembre 2022, concernant le dossier d’Haïti, sur demande de la Russie, la représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Américaine Helen Meagher La Lime, a encouragé tous les secteurs de la société à mettre de côté leurs différends et différences, et à forger une voie commune, pour faire avancer Haïti. [mff emb rc apr 28/12/2022 16:10]

Photo : Facebook Mcc