P-au-P, 20 déc. 2022 [AlterPresse] --- Le gouvernement du Canada annonce avoir pris des sanctions, pour corruption, contre l’ancien titulaire de facto du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Berto Dorcé (25 novembre 2021 - 14 novembre 2022), et celui de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Liszt Quitel (20 juillet 2021 - 14 novembre 2022), dans un communiqué en date du 20 décembre 2022, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ces sanctions « leur imposent une interdiction sur les opérations. Ce qui aura pour effet de geler tout avoir qu’ils peuvent détenir au Canada ».
De plus, Dorcé et Quitel sont interdits de territoire au Canada, en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés au Canada.
Le gouvernement canadien avait déjà sanctionné huit personnalités politiques, dont l’ex-président Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016), deux anciens ministres, Laurent Salvador Lamothe (16 mai 2012 - 14 décembre 2014) et Jean Henry Céant (17 septembre 2018 - 18 mars 2019), ainsi que trois membres de l’élite économique, Gilbert Bigio, Reynol Deeb et Sherif Abdallah, soupçonnés d’implication dans le financement des gangs armés, le blanchiment des avoirs, la corruption, entre autres.
Le chef du gouvernement de facto en Haïti, Ariel Henry, a été contraint de révoquer son titulaire de facto du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Berto Dorcé, ainsi que celui de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Liszt Quitel, qui auraient été ciblés par des sanctions de restrictions de visas, de la part du gouvernement des États-Unis d’Amérique.
« Le Canada a des raisons de croire que ces personnes utilisent leur statut de membres en vue de l’élite économique en Haïti pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés, notamment par le blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption », lit-on dans le communiqué.
Les personnes responsables de la violence, y compris la violence sexuelle généralisée, et de l’instabilité actuelles en Haïti « doivent cesser de verser des fonds et de fournir des armes aux gangs criminels en Haïti », exige le gouvernement du Canada, tout en condamnant la militarisation de la violence sexuelle en Haïti, qui dévaste, dit-il, la vie de tant de personnes dans le pays.
Le gouvernement du Canada dénonce la situation de terreur, instaurée, en toute impunité, en Haïti, par ces gangs armés et leurs partisans, qui « précipitent une crise humanitaire dans le pays, qui comprend la résurgence du choléra », depuis début octobre 2022.
Ces gangs armés « commettent également des actes de violence inqualifiables à l’encontre des populations touchées et empêchent la prestation de services essentiels et l’acheminement d’aide humanitaire ». [emb rc apr 20/12/2022 10:10]