P-au-P., 13 déc. 2022 [AlterPresse] --- Alors que la question de l’intervention militaire étrangère, demandée par le gouvernement de facto d’Haïti, est à nouveau agitée, le premier ministre Ariel Henry s’est entretenu, le 12 décembre 2022 à Port-au-Prince, avec le sous-secrétaire adjoint américain à la Défense, Daniel Erikson, apprend AlterPresse de source officielle.
Ariel Henry a rencontré, dans l’après-midi, en sa résidence privée, une délégation de haut niveau du département américain de la défense conduite par le sous-secrétaire adjoint Daniel Erikson, informe un tweet de la primature.
Aucun autre détail n’a été fourni et rien n’a filtré de la réunion.
L’ambassade américaine à Port-au-Prince n’a pas non plus, pour le moment, communiqué sur la mission de la délégation de la défense américaine à la capitale.
C’est la deuxième visite de Daniel Erickson, qui était en Haïti en mars dernier pour s’entretenir avec les garde-côtes haïtiens et les officiels en charge des questions relatives à la sécurité et les interventions en cas de désastres.
Le contexte a bien changé depuis que le premier ministre de facto d’Haïti a lancé, le 7 octobre 2022, un SOS à la communauté internationale, face à la montée en puissance sans précédent des gangs armés et la crise humanitaire.
Le dossier est présentement toujours à l’étude à l’Organisation des Nations unies (Onu), tandis qu’un régime de sanctions est mis en place par les États-Unis et le Canada, frappant des personnalités politiques et des hommes d’affaires haïtiens, pour leur soutien aux gangs, entre autres.
Le dimanche 11 décembre 2022, la congresswoman Sheila Cherfilus-McCormick, d’origine haïtienne, a plaidé en faveur d’une intervention militaire étrangère en Haïti dans le plus bref délai.
Pour elle, l’instauration d’un climat sécuritaire en Haïti ne peut pas attendre la fin des pourparlers à l’Onu, dont l’issue est incertaine.
La pression des gangs augmente, particulièrement à la capitale, encerclée par des groupes armées. Les attaques se multiplient faisant de nombreuses victimes mortelles, des blessés, des femmes violées et des maisons incendiées.
De retour d’une mission d’observation de quelques jours en Haïti, Robert Rae, ambassadeur canadien aux Nations unies, pense qu’il ne faut pas nécessairement débarquer des milliers de soldats pour rétablir l’ordre en Haïti.
« Il y aura peut-être de la place où la police et les forces armées de l’étranger peuvent aider, mais ça ne sera pas en remplaçant la Police nationale haïtienne (Pnh) ; nous devons l’appuyer », a dit le diplomate lors d’une émission de la radio canadienne ICI Première.
Les États-Unis d’Amérique souhaitaient voir le Canada prendre le leadership d’une intervention militaire en Haïti, mais le gouvernement de Justin Trudeau a pour le moment opté pour un régime de sanctions.
Pour Robert Rae, ces sanctions commencent à avoir un impact sur le terrain. [apr 13/12/2022 00:30]
Photo : FB