P-au-P, 02 déc. 2022 [AlterPresse] --- L’Office de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) du Département du trésor américain annonce de nouvelles sanctions contre l’actuel sénateur du Plateau central, Rony Célestin, et l’ancien sénateur du Sud, Hervé Fourcand, pour trafic de drogue, dans un communiqué, en date du jeudi 2 décembre 2022, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ils se sont livrés ou ont tenté de se livrer à des activités ou à des transactions, qui ont matériellement contribué ou présentent un risque significatif de contribuer matériellement à la prolifération internationale des drogues illicites ou de leurs moyens de production, fait savoir l’Ofac.
Rony Célestin et Hervé Fourcand ainsi que l’ancien député Gary Bodeau ont été sanctionnés, le samedi 19 novembre 2022, par le gouvernement du Canada pour financement des activités de gangs criminels armés, notamment le blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption.
Le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian E. Nelson, pointe du doigt Rony Célestin et Hervé Fourcand, qui représentent, selon l’Ofac, « deux autres exemples de politiciens haïtiens corrompus abusant de leur pouvoir pour poursuivre les activités de trafic de drogue dans la région ».
« Le Trésor (américain) continuera de tenir les fonctionnaires corrompus et les acteurs malveillants responsables du trafic illicite de drogue, qui déstabilise Haïti ».
L’Ofac déclare disposer d’informations, indiquant combien ces deux politiciens haïtiens se livrent à des activités de trafic international de drogue.
L’actuel sénateur Rony Célestin a utilisé sa position politique pour orchestrer l’importation de drogues du Venezuela vers Haïti, ainsi que l’exportation de drogues vers les États-Unis d’Amérique et les Bahamas.
Pour sa part, Fourcand utilise son propre avion pour transporter de la drogue dans le Sud d’Haïti.
Hervé Fourcand a aussi tenté d’utiliser son influence politique pour installer, à des postes gouvernementaux, des personnes susceptibles de faciliter ses activités de trafic de drogue.
Qu’impliquent ces sanctions ?
« Tous les biens et intérêts des personnes désignées, qui se trouvent aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle de personnes américaines, doivent être bloqués et signalés à l’Ofac. En outre, toutes les entités détenues, directement ou indirectement, à 50 % ou plus par une ou plusieurs personnes bloquées, sont également bloquées », lit-on dans le communiqué.
Toutes les transactions, par des personnes américaines ou à l’intérieur des États-Unis (y compris les transactions transitant par les États-Unis), qui impliquent des biens ou des intérêts dans des biens de personnes désignées ou autrement bloquées, sont également interdites par l’Ofac.
Les personnes, qui s’engagent dans certaines transactions avec les personnes désignées aujourd’hui, peuvent elles-mêmes s’exposer à des sanctions ou faire l’objet d’une action en justice, avertit l’Ofac.
Ces nouvelles sanctions font suite à une action, au cours de laquelle les États-Unis et le Canada ont indexé, le vendredi 4 novembre 2022, le président du tiers restant du sénat, Joseph Lambert, et à l’ex-président du grand corps, l’ancien sénateur Youri Latortue, qu’ils accusent d’implication dans le trafic de stupéfiants.
Joseph Lambert et Youri Latortue « se sont livrés ou ont tenté de se livrer à des activités ou à des transactions, qui ont matériellement contribué ou présentent un risque significatif de contribuer matériellement à la prolifération internationale des drogues illicites ou de leurs moyens de production », avaient révélé l’Ofac et le gouvernement du Canada, dans des communiqués.
Le samedi 19 novembre 2022, le gouvernement du Canada avait décidé de sanctionner l’ancien président Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016) et deux anciens premiers ministres, Laurent Salvador Lamothe (16 mai 2012 - 14 décembre 2014) et Jean Henry Céant (17 septembre 2018 - 18 mars 2019), suspectés d’être de mèche avec les gangs armés en Haïti.
Les sanctions des États-Unis et du Canada s’inscriraient dans des manœuvres, visant à justifier une intervention militaire, a dénoncé le parti politique Rasanbleman sosyalis pou yon inisyativ nasyonal tou nèf (Rasin Kan Pèp La), qui appelle l’État en Haïti à sanctionner toutes les personnes impliquées dans les malheurs du pays.
Les personnes, ciblées par ces sanctions, ont toutes rejeté les accusations à leur encontre. [emb rc apr 02/12/2022 14:35]