Español English French Kwéyol

Haïti-Migration : Marche à Port-au-Prince pour dénoncer les abus et autres mauvais traitements contre les compatriotes en République Dominicaine

P-au-P, 30 nov. 2022 [AlterPresse] --- Des dizaines d’Haïtiennes et d’Haïtiens ont marché, dans les rues de Port-au-Prince, Delmas et Pétionville, le mardi 29 novembre 2022, pour dénoncer les abus et autres types de mauvais traitements contre les migrantes et migrants haïtiens, par les autorités dominicaines, a observee l’agence en ligne AlterPresse.

Ayant démarré au Champ de Mars (principale place publique de la capitale, Port-au-Prince, la marche a parcouru l’avenue John Brown communément appelée Lalue, la rue Vaillant, Bourdon et Delmas 60.

« Vivent les bonnes relations entre les deux pays de l’Ile. Nous exigeons le respect des droits des migrantes et migrants haïtiens en République Dominicaine. Vive le droit de circuler des peuples dans les Caraïbes », sont parmi les messages, véhiculés sur les pancartes brandies par les manifestantes et manifestants.

Lors de la marche, les initiateurs du mouvement en ont profité pour déposer une gerbe de fleurs dans l’enceinte de l’école nationale Argentine Bellegarde, à la rue Vaillant, en mémoire des électrices et électeurs tués lors du massacre perpétré par des militaires de l’époque pendant les élections générales du dimanche 29 novembre 1987, après la chute de la dictature en février 1986.

« Aujourd’hui, les mêmes forces rétrogrades, impérialistes tentent d’empêcher la réalisation du rêve démocratique du peuple haïtien », fustige le directeur exécutif de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), Camille Chalmers.

Il s’insurge également contre le comportement des forces réactionnaires haïtiennes, qui se sont alliées aux classes dominantes dominicaines pour exploiter les travailleuses et travailleurs haïtiens en territoire voisin.

« Nous sommes debout pour exprimer notre indignation face à ce qui se passe en Haïti, pour dénoncer le gouvernement dominicain ainsi que le gouvernement haïtien et les classes dominantes, qui ne défendent pas le pays et les travailleurs haïtiens », a souligné Chalmers, qui était muni d’une pancarte « A bas insécurité A bas les actes de kidnapping ».

Il dénonce les conditions infrahumaines, imposées aux travailleuses et travailleurs haïtiens en République Dominicaine.

« Même si une personne migrante n’a pas de papiers, les autorités n’ont aucun droit de la maltraiter comme une bête. Le gouvernement dominicain est en train d’orchestrer un véritable crime contre l’humanité ».

Les protestataires se sont soulevés contre le comportement raciste des autorités dominicaines envers les ressortissantes et ressortissants haïtiens.

Ils appellent la population à continuer de manifester, pour réclamer le départ du gouvernement de facto, qui reste indifférent au sort des Haïtiennes et Haïtiens en territoire voisin.

Ils demandent aux Nations unies de sanctionner le président dominicain Luis Abinader Corona, qui ne cesse point de violer les droits fondamentaux des migrantes et migrants haïtiens.

L’État dominicain et la bourgeoisie dominicaine sont toujours prêts pour massacrer nos compatriotes, relève un manifestant, appelant les deux peuples à rechercher les voies et moyens pour vivre en harmonie sur l’Ile d’Haïti.

Parmi les organisations, initiatrices de la marche du mardi 29 novembre 2022, figurent la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh), la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè.

Plusieurs manifestantes et manifestants haïtiens ont bloqué, le lundi 28 novembre 2022, du côté du territoire haïtien, le point frontalier Belladère / Comendador (province d’Elías Piña en République Dominicaine), en signe de protestation contre les déportations massives, qui continuent d’avoir lieu, ces derniers jours, en différents points frontaliers entre les 2 pays.

Les manifestantes et manifestants n’ont pas permis aux marchands dominicains de produits agricoles, qui traversent le territoire, d’effectuer leurs ventes habituelles, rapporte le journal dominicain Listin Diario.

Un autre mouvement de protestations a eu lieu sur la frontière Ouanaminthe / Dajabón (Nord-Est d’Haïti), du lundi 21 au vendredi 25 novembre 2022. Les protestataires y ont cadenassé la barrière d’accès. [emb rc apr 30/11/2022 14:25]