Español English French Kwéyol

Haïti : Assassinat du directeur de l’Académie nationale de police, le Synapoha dénonce la passivité des autorités

P-au-P, 28 nov. 2022 [AlterPresse] --- Le Syndicat national des policiers haïtiens (Synapoha) dénonce la passivité de l’État central et du haut état major de la Police nationale d’Haïti (Pnh), suite à l’assassinat, dans l’après-midi du vendredi 25 novembre 2022, du directeur de l’Académie nationale de police, le commissaire divisionnaire Harington Rigaud, sur la route de Frères, dans la commune de Pétionville (périphérie est de la capitale, Port-au-Prince), dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Ces autorités n’ont élaboré « aucun dispositif de sécurité pour avoir le contrôle de la zone, où siègent l’Académie nationale de police, l’École nationale de police (Enp) et l’École de la magistrature », déplore le Synapoha.

La route de Frères est considérée, depuis quelque temps, comme une zone rouge, fait remarquer le syndicat, qui condamne l’assassinat du commissaire divisionnaire, survenu non loin de l’Académie nationale de police, « un espace qui devrait être sécurisé en permanence », dit-il.

La perte de ce grand responsable vient d’ajouter un autre cas à la liste des policiers victimes dans l’exercice de leurs fonctions, relève le Synapoha, signalant une dégradation, depuis une décennie, du climat de sécurité.

Evangelot Bact, commissaire principal de la Croix-des-Bouquets (municipalité au nord-est de Port-au-Prince), a été assassiné par balle, le mardi 18 octobre 2022, devant sa résidence à Tapage, dans la commune de Tabarre (autre municipalité au nord-est de la capitale) après 27 ans de services au sein de la Pnh.

L’inspecteur de police Réginald Laleau, affecté au commissariat de Croix-des-Bouquets, a été sauvagement tué, le dimanche 24 juillet 2022, par des bandits armés dans l’enceinte de l’église Assemblée de Dieu à Meyer, après un culte. Le cadavre, emporté par les malfrats, a été également mutilé.

Le Synapoha exhorte les responsables de la Pnh à prendre toutes les dispositions nécessaires et adéquates, afin d’éviter la reproduction de ces actes cruels, qui restent impunis dans le pays.

Il dénonce l’irresponsabilité du haut état major de la Police nationale d’Haïti, qui n’a pas pris en considération ses multiples alertes, afin d’éviter que des policiers et plusieurs autres personnes continuent d’être victimes.

Près d’une cinquantaine d’assassinats de policiers nationaux, perpétrés par des bandits notoires opérant dans différentes zones du pays, ont été enregistrés, du 1er janvier au 25 novembre 2022, selon le Syndicat national des policiers haïtiens.

48 heures après l’assassinat du commissaire divisionnaire Harington Rigaud, la direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh) a exprimé sa profonde tristesse, sur « la disparition brutale et choquante » du haut gradé, « lâchement assassiné par des individus armés », dans un communiqué, publié dans l’après-midi du 27 novembre 2022 sur les réseaux sociaux.

« La Pnh ne ménagera point ses efforts jusqu’à ce que les auteurs, co-auteurs et complices de cet acte crapuleux puissent répondre par devant la justice de leurs forfaits, qui continuent d’endeuiller la population haïtienne », promet, de nouveau, le haut commandement de l’institution policière.

De nombreux assassinats et kidnappings continuent d’être perpétrés, en toute impunité, sur le territoire d’Haïti, par des gangs armés, qui contrôlent notamment plusieurs quartiers dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, en dépit des sanctions annoncées par les États-Unis d’Amérique et le Canada contre plusieurs chefs de gangs et des personnalités politiques, dont l’ancien président Joseph Michel Martelly, pour financement des gangs et blanchiment des avoirs. [emb rc apr 28/11/2022 11:15]