P-au-P, 22 nov. 2022 [AlterPresse] --- L’Office de la protection du citoyen (Opc) déplore les brutalités et mauvais traitements infligés aux ressortissantes et ressortissants haïtiens en République Dominicaine et en Turquie, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Il critique l’intensification, au cours de ces quatre derniers mois, des déportations des réfugiés haïtiens en République Dominicaine, effectuées avec beaucoup de brutalités et d’actes de répressions contre des femmes et des enfants, en violation des instruments internationaux protégeant les réfugiés.
Les migrants haïtiens en situation irrégulière en Turquie et en République Dominicaine vivent dans des conditions inhumaines, cruelles et dégradantes, fustige l’Opc.
« Dans certains quartiers, diverses maisons des compatriotes ont été incendiées après avoir été chassés par des agents de la police dominicaine. »
Du 1er au 31 août 2022, environ 60 mille 204 Haïtiens ont été déportés dans des conditions extrêmement dégradantes, suivant des statistiques.
Au cous du mois d’octobre, 14 mille 801 Haïtiens dont 3 mille 798 femmes et 1, 548 enfants ont été rapatriés. Plus de 5 mille d’entre eux ont été expulsés du 17 au 24 octobre 2022 par l’État dominicain, rappelle l’institution nationale de promotion et de protection de droits humains.
Par ailleurs, les réfugiés en situation irrégulière en Turquie sont victimes de violences et de maltraitances notamment des bastonnades et de privation de nourriture, condamne l’Opc.
« Maltraités puis humiliés, ils n’ont pas accès ni à la nourriture ni à l’eau potable. Ils dorment à même le sol. Ces agissements constituent de graves atteintes à la dignité humaine. »
L’Opc rappelle combien les déportations pratiquées par les autorités dominicaines et les mauvais traitements infligés aux compatriotes haïtiens en Turquie constituent une violation des normes internationales et des principes applicables en matière des droits des réfugiés en particulier la Convention des Nations-Unies relative au statut des réfugiés.
Il demande aux autorités haïtiennes de prendre rapidement des mesures afin de faire respecter la dignité humaine de ses ressortissants en situation irrégulière en terre étrangère, conformément aux instruments juridiques internationaux spécialement la déclaration universelle des droits de l’Homme et la Convention relative au statut des réfugiés.
Il suggère à l’Etat haïtien de créer, en toute urgence, une commission qui, sous la direction du Ministère des affaires étrangères et des cultes (Maec), sera chargée des régler les problèmes les plus urgents des réfugiés se trouvant en Turquie, notamment en facilitant leur retour volontaire au pays (billets d’avion, document de voyage) et en leur offrant des assistances du point vue juridique.
Il appelle à doter l’Office national de la migration (Onm) des ressources nécessaires lui permettant de s’occuper des problèmes migratoires sans difficulté.
Il faut également établir ou harmoniser des coopérations entre Haïti et la Turquie ainsi que la République Dominicaine, afin de mieux protéger les droits des réfugiés haïtiens, et ce, tout en renforçant les actions du Ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (Mave) et celles du Maec.
L’organisme public de protection des droits humains exhorte le gouvernement haïtien à solliciter auprès du haut-commissariat pour les réfugiés un appui constant pour un plaidoyer du respect des normes internationales par la Turquie et la République Dominicaine.
Les autorités de facto d’Haïti ont, dans un communiqué en date du 20 novembre, ont dénoncé « les traitements inhumains et honteux », réservés à des compatriotes haïtiens se trouvant en République Dominicaine.
De tels abus « ternissent l’image de la République Dominicaine à travers le monde et mettent en péril l’esprit de paix et d’harmonie devant guider les relations entre les deux pays se partageant l’île », critique le Ministère des affaires étrangères et des cultes (Maec), au nom du gouvernement en place. [emb apr 22/11/2022 08:10]