P-au-P, 21 nov. 2022 [AlterPresse] --- Les sanctions prises par le Canada contre 8 personnalités politiques haïtiennes, dont l’ancien président Michel Martelly, interdisent toutes transactions sur les biens ou services financiers avec les concernés au Canada ou avec les Canadiens de l’étranger, indique une communication officielle canadienne, dont a pris connaissance AlterPresse.
Le règlement sur les mesures économiques spéciales visant Haïti « interdit aux personnes au Canada et aux Canadiens à l’étranger de s’engager dans toute activité, liée à tout bien détenu par les personnes inscrites sur la liste ou de fournir à ces personnes des services financiers ou connexes », précise le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau.
L’administration de Trudeau a rendu publique, le 20 novembre 2022, une liste consolidée de huit dirigeants politiques haïtiens, qu’il soupçonne d’avoir financé des gangs armés en Haïti et participé à des violations flagrantes et systématiques des droits de la personne, indique-t-elle sur son site, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
L’ancien président haïtien Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016), les anciens premiers ministres, Laurent Salvador Lamothe (16 mai 2012 - 14 décembre 2014) et Jean Henry Céant (17 septembre 2018 - 18 mars 2019, l’actuel sénateur du Plateau central Rony Célestin, l’ancien sénateur du Sud Hervé Fourcand, l’ancien député Gary Bodeau se sont livrés à des actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de ce pays, souligne le gouvernement du Canada.
Contrevenir aux sanctions canadiennes constitue une infraction criminelle
Le gouvernement du Canada demande à toutes les personnes au Canada et aux Canadiens à l’étranger de se conformer aux sanctions, imposées par le Canada à ces personnes.
« Contrevenir aux sanctions canadiennes constitue une infraction criminelle. Toute violation ou infraction éventuelle fera l’objet d’une enquête en vue de l’application des sanctions par l’Agence des services frontaliers du Canada et la Gendarmerie royale du Canada (Grc) ».
Les noms de l’actuel président du tiers restant du sénat, Joseph Lambert, et de l’ancien sénateur Youri Latortue, sanctionnés par les gouvernements du Canada et des États-Unis d’Amérique, non seulement pour financement de gangs, mais aussi pour trafic illicite de drogue, figurent aussi sur la liste de personnalités politiques haïtiennes, publiée sur le site du gouvernement canadien.
De telles mesures visent à mettre fin au flux de capitaux et d’armes illicites, afin d’affaiblir et de mettre hors d’état de nuire les gangs qui terrorisent les communautés vulnérables en Haïti.
Ces « criminels » ont précipité la crise humanitaire dans le pays, y compris la résurgence du choléra.
Ils commettent des violences indescriptibles à l’encontre des communautés touchées, notamment des violences sexuelles généralisées, et empêchent la prestation de services essentiels, insiste le gouvernement du Canada. [emb rc apr 21/11/2022 14:10]