Par Ronald Colbert
P-au-P, 18 nov. 2022 [AlterPresse] --- Plusieurs centaines de personnes ont défilé contre le gouvernement de facto d’Ariel Henry, dans les rues de Port-au-Prince, Delmas et Pétionville, ainsi que du Cap-Haïtien (à 248 km au nord de Port-au-Prince), ce vendredi 18 novembre 2022, qui marque le 219e anniversaire de la bataille de Vertières (18 novembre 1803), ayant débouché sur la proclamation de l’indépendance d’Haïti de la France colonialiste et esclavagiste, a observe l’agence en ligne AlterPresse.
Les protestataires, femmes et hommes, ont dénoncé l’ingérence de la communauté internationale, qu’ils accusent d’être à l’origine de la crise multidimensionnelle, à laquelle est confrontée la république d’Haïti aujourd’hui en novembre 2022.
Ils ont fustigé le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), en pointant du doigt sa cheffe, l’Américaine Heagher La Lime, qui s’était félicitée de la mise sur pied de la fédération de gangs armés G9 an fanmi e alye, dirigée par l’ancien policier national Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », objet, avec d’autres chefs de gangs, de sanctions du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), mais aussi des États-Unis d’Amérique et du Canada.
Ils promettent de continuer à revendiquer dans les rues contre le régime de facto d’Ariel Henry, dont ils réclament la démission, en vue de mettre fin au règne de terreur et de criminalité entretenues, en toute impunité, par les gangs armés sur le territoire national.
La mauvaise gestion de l’équipe de facto, au pouvoir depuis le 20 juillet 2021, à la suite d’un tweet de la communauté internationale, a provoqué, en plus de la terreur des gangs armés, différents maux en Haïti, comme la vie chère, avec une réalité de prix de plus en plus démesurés, les risques visibles d’une hyperinflation dans les différents marchés en Haïti, une hausse inconsidérée de plus de 100% des prix des produits pétroliers (qui tendent à la baisse sur le marché international), les difficultés de réouverture des classes pour l’année académique 2021-2022, insistent-ils.
Sur les problèmes de sécurité, se greffe un niveau de misère extrême due aux multiples violations de droits humains, incluant l’interdiction de vivre, de circuler ..., au mépris des autorités de facto.
Les protestataires du vendredi 18 novembre 2022 ont aussi appelé la population nationale à manifester leur solidarité avec les milliers de migrantes et migrants haïtiens, violemment déportés, ces derniers jours, de la République Dominicaine, après un décret de la présidence de Luis Abinader.
Une vingtaine d’organisations politiques et sociales de la République Dominicaine se sont élevées, le 15 novembre 2022, contre le décret 668-22, pris le vendredi 11 novembre 2022 par le président Luis Abinader Corona, qui « permet l’expulsion de milliers de personnes qui vivent dans des bateyes sur des terres dominicaines depuis des décennies ».
Le Parti révolutionnaire dominicain (Prd) condamne également les déportations massives des Haïtiennes et Haïtiens en République Dominicaine.
Le 16 novembre 2022, l’Organisme immiGrand, basé au Canada, a aussi dénoncé les déportations massives et les abus de droits des Haïtiens en République Dominicaine.
Au Cap-Haïtien, ce vendredi 18 novembre 2022, la police nationale a empêché des manifestants menaçants d’attaquer le consulat de la République Dominicaine.
Caractéristique de la tendance à la banalisation des dates historiques par le régime du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Ariel Henry est allé déposer, sans éclat, une gerbe de fleurs au Musée du panthéon national haïtien (Mupanah) à Port-au-Prince, situé au Champ de Mars (principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince).
Puis, dans un tweet, il a prôné, de nouveau, l’unité entre différents secteurs nationaux, pour faire face à la situation dramatique et catastrophique, que connaît Haïti, à la fin de 2022.
C’est précisément au Champ de Mars que s’est ébranlée la manifestation antigouvernementale du vendredi 18 novembre 2022 - passant par Kafou rezistans (angle des routes de Delmas et de l’aéroport international de Port-au-Prince, avant d’aboutir à Pétionville, devant les locaux du Binuh, gardés par un fort dispositif de sécurité de la police nationale -, au cours de laquelle les protestataires ont continué d’exiger la démission d’Ariel Henry de la direction politique d’Haïti. [rc apr 18/11/2022 15:20]
Photo : FB/PitiDessalines
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