P-au-P, 16 nov. 2022 [AlterPresse] --- Le Parti révolutionnaire dominicain (Prd) s’élève contre les déportations massives des Haïtiennes et Haïtiens en République Dominicaine, rapporte le journal dominicain Diario Libre, dans un article consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Le président Luis Abinader Corona « essaie de plaire aux égos nationalistes » avec les déportations massives d’Haïtiennes et d’Haïtiens, sans que cela soit le vrai problème, auquel est confrontée la République Dominicaine, a déclaré, le mardi 15 novembre 2022, le vice-président du Prd, Fernando Ramírez.
Le problème réside dans le crime et l’insécurité qui trouble la paix, la stabilité et la vie du peuple dominicain, signale le Prd.
Le Parti révolutionnaire dominicain recommande au gouvernement de Luis Abinader de consulter la population, pour savoir quelle est la question qui la préoccupe au plus point, la criminalité ou la migration haïtienne.
« Ici, nous vivons dans un système terroriste. Les gens ne se sentent pas en sécurité pour sortir. Ceux qui nous gouvernent sacrifient l’économie dominicaine dans des questions secondaires, au lieu d’utiliser cet argent et les militaires, pour attaquer le crime » en territoire dominicain.
Le vice-président du Parti révolutionnaire dominicain (Prd), Fernando Ramírez, fustige l’État dominicain, qui utilise tant de ressources économiques pour expulser les Haïtiennes et Haïtiens, mobilisant les forces armées, la police nationale, entre autres, alors que la plus haute priorité représente le crime, qui ronge la société dominicaine.
Les opérations de déportations ne devraient pas être exclusives aux Haïtiennes et Haïtiens, mais aussi aux Vénézuéliens, Chinois, Colombiens et autres nationalités en situation irrégulière en République Dominicaine, affirme Fernando Ramírez, candidat également au poste de sénateur.
19 organisations politiques et sociales de la République Dominicaine condamnent le décret 668-22, pris le vendredi 11 novembre 2022 par le président Luis Abinader Corona, qui « permet l’expulsion de milliers de personnes qui vivent dans des bateyes sur des terres dominicaines depuis des décennies », a indiqué le journal dominicain Hoy.
Ce décret de la présidence dominicaine, en date du 11 novembre 2022, ordonne une série de mesures pour prévenir et poursuivre les invasions et les occupations irrégulières des biens privés et publics.
Il prévoit notamment l’expulsion des étrangers dûment poursuivis, sans possibilité de retourner dans le territoire voisin d’ Haïti.
« Nous sommes confrontés à une campagne très dangereuse de déportations massives, qui pourrait se transformer en une campagne de nettoyage ethnique si la société dominicaine ne fait pas preuve de réflexes démocratiques et met un frein au gouvernement », ont averti ces organisations, citées par le journal Hoy.
Plus de 200 mille Dominicaines et Dominicains d’origine haïtienne ont été dénationalisés, à la suite de la sentence 168-13 de la Cour constitutionnelle dominicaine, en septembre 2013, rappellent-elles.
Pour la seule journée du lundi 14 novembre 2022, les autorités migratoires en République Dominicaine ont annoncé avoir arrêté, à Santo Domingo, un nombre de 1,395 migrants haïtiens, qui seraient sans papiers.
Pou les trois derniers mois, les autorités dominicaines ont expulsé plus de 50 mille migrantes et migrants Haïtiens, rapporte l’Office national de la migration (Onm) en Haïti.
Au cours du mois d’octobre 2022, la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) a répertorié plus de 14 mille cas de rapatriements, de retours spontanés et de refoulements d’Haïtiennes et d’Haïtiens, à la frontière haïtienne-dominicaine. [emb rc apr 16/11/2022 13:25]