P-au-P, 13 nov. 2022 [AlterPresse] --- A l’appel du Collectif des médias en ligne (Cmel), plusieurs journalistes ont marché, ce dimanche 13 novembre 2022, dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, pour condamner les nombreux assassinats perpétrés contre des journalistes en Haïti, dans l’exercice de leur fonction, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Ayant démarré au Champ de Mars (principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince), la marche a parcouru plusieurs rues comme l’avenue John Brown communément appelée « Lalue », l’avenue Martin Luther King dénommée « Nazon » et Delmas, pour aboutir plus précisément devant les locaux du commissariat de Delmas 33 où un message final a été délivré.
Encadrée par une patrouille d’agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo) de la Police nationale d’Haïti (Pnh), la manifestation s’est déroulée sans incident.
« Nous sommes là comme avocats pour dénoncer les brutalités policières contre les journalistes et demander à l’inspection générale de la Pnh d’effectuer un suivi sur le dossier relatif à l’assassinat du journaliste Romelson Vilcin », déclare Me. Arnel Rémy qui prenait part à la marche.
Aucune conférence de presse de l’institution policière ne sera couverte par les journaliste en ligne si la Pnh refuse de donner les résultats de l’enquête, annonce-t-il, au nom des journalistes victimes.
Le journaliste Romelson Vilcin, correspondant permanent à Port-au-Prince de Radio Génération 80 émettant à Port-de-paix dans le département du Nord-Ouest, a été tué, le dimanche 30 octobre 2022, après avoir reçu à la tête, sur la cour même du commissariat de Delmas 33, une bonbonne de gaz lacrymogène lancée par un agent de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo), pour disperser un mouvement de protestations visant à exiger la libération du confrère Robeste Dimanche de Radio Télé Zénith.
Robeste Dimanche a été frappé et arrêté quelques minutes auparavant par des agents de la Pnh, puis libéré dans la soirée du dimanche 30 octobre 2022.
Plusieurs journalistes ont été blessés, agressés et tabassés. Leurs matériels et équipements ont été également confisqués, lors des actes de brutalités policières.
Lors de la marche, les protestataires ont scandé des propos très hostiles à la Pnh qu’’ils accusent de tuer et d’agresser les journalistes.
Ils ont appelé à une réforme de l’institution policière, « qui se gangstérise de plus en plus ».
Un manifestant en a profité pour appeler les médias traditionnels à se solidariser beaucoup plus avec les journalistes de médias en ligne, victimes d’abus de la Pnh.
Dans un rapport, le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) a révélé qu’au moins 19 journalistes ont été assassinés ou blessés, depuis janvier 2022 en Haïti.
Trois journalistes ont été tués en moins d’un mois. L’assassinat, le samedi 5 novembre 2022, à Tabarre (nord-est de la capitale), de l’animateur Fritz Dorilas constitue le cas le plus récent. [emb apr 13/11/2022 14:30]
Photo : Capture d’écran