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Crise : Le premier ministre canadien demande de faciliter l’accès à l’aide humanitaire en Haiti

P-au-P, 11 nov. 2022 [AlterPresse] --- Le premier ministre canadien, Justin Trudeau appelle les responsables à collaborer avec des partenaires internationaux "afin d’explorer des possibilités de faciliter l’accès des personnes touchées à l’aide humanitaire", indique une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Il a fait cette déclaration lors d’une troisième réunion tenue le mercredi 9 novembre 2022, avec le Groupe d’intervention en cas d’incident, des ministres et des hauts responsables, pour discuter de l’évolution de la situation en Haïti.

Justin Trudeau a aussi demandé aux responsables de solliciter des contributions pour Haïti et d’exiger des comptes aux auteurs des troubles, au moyen de sanctions.

Cette semaine, les gouvernements du Canada et des États-Unis d’Amérique ont imposé conjointement des sanctions au président du tiers restant du sénat, Joseph Lambert, et à l’ex-président du grand corps, l’ancien sénateur Youri Latortue, pour trafic illicite de drogue et financement d’activités criminelles, entre autres.

Le département d’État américain a annoncé des offres de récompenses, pouvant atteindre 1 million de dollars chacune, pour des informations menant à l’arrestation et/ou à la condamnation de trois chefs de gang haïtiens, en l’occurrence Wilson Joseph alias Lanmò Sanjou, Jermaine Stephenson, alias Gaspiyay et Vitelhomme Innocent.

Ces chefs de gangs armés ont conspiré en vue de participer ou tenté de participer à un crime organisé transnational, condamne-t-il.

« Le 16 octobre 2021, le gang des 400 Mawozo s’est engagé dans un complot, visant à kidnapper 16 missionnaires chrétiens américains et un missionnaire canadien et à les retenir contre rançon », a rappelé le département d’État étasunien.

De plus, la justice américaine a rendu publiques le 7 novembre 2022, des accusations contre quatre chefs de gangs, dont deux parmi les principales bandes armées au centre de la capitale, Port-au-Prince, rapporte, cette semaine, AlterPresse.

Ces chefs de gangs seraient impliqués dans des actes de kidnapping de cinq ressortissants américains en Haïti.

Les concernés sont Renel Destina, alias Ti Lapli, 40 ans, du gang Grand Ravine (secteur sud), Emanuel Solomon, alias Manno, la trentaine, du chef du gang Village de Dieu (côte ouest), John Peter Fleronvil et Jean Renald Dolcin deux chefs du gang Kokorat san Ras basé à Lacroix Périsse (Artibonite/Nord), selon le document émis par le bureau des affaires publiques du Ministère américain de la justice.

Justin Trudeau a aussi souligné "la nécessité de soutenir la mise en œuvre d’une solution dirigée par les Haïtiens pour faire face à la situation actuelle".

Après l’échec des pourparlers entre l’équipe gouvernementale et les signataires de l’accord du 30 août appelé accord de Montana, des structures politiques comme le Protocole d’entente nationale (Pen-Modifié), le Groupe de concertation politique, l’Accord unitaire d’Haïti, le Parti haïtien tèt kale (Phtk), le Rassemblement des démocrates nationaux-progressistes (Rdnp) ont engagé des discussions avec le pouvoir de facto en place en vue de parvenir à un compromis jugé historique pour une issue à la crise.

Dans une déclaration conjointe, en date du 25 octobre 2022, ces entités politiques issues de divers milieux ont applaudi "des avancées significatives, qui seraient obtenues, dans un processus de pourparlers avec les autorités de facto autour de plusieurs points prioritaires.

Elles ont annoncé la poursuite des discussions avec des forces politiques, économiques et sociales, qui partagent les vues exprimées dans leur déclaration.

La note du bureau du premier ministre canadien signale une amélioration de la situation au cours des derniers jours, évoquant des progrès réalisés par la Police nationale d’Haïti (Pnh) pour démanteler les barrages installés par les gangs ainsi que la reprise du dialogue entre les protagonistes politiques.

Toutefois, la situation sécuritaire et humanitaire en Haïti encore demeure précaire après des semaines de barrages et de mainmise des gangs sur des installations et des sites clés de Port-au-Prince.

"Cette situation a exacerbé la crise humanitaire en entravant l’acheminement d’essence, de nourriture, d’eau, de médicaments et d’autres biens essentiels."

D’autres moyens de soutenir le peuple haïtien en cette période difficile ont été explorés par le Groupe d’intervention en cas d’incident, notamment en collaboration avec la Communauté des Caraïbes (Caricom), les Nations unies, les États-Unis d’Amérique, des organisations de la société civile et d’autres partenaires.

Étaient aussi présents à la réunion du 9 novembre l’ambassadeur et représentant permanent du Canada auprès des Nations unies à New York, Bob Rae, l’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, et l’ambassadeur du Canada en Haïti, Sébastien Carrière. [emb apr 11/11/2022 12:25]