Petite Rivière de l’Artibonite (Haïti), 09 nov. 2022 [AlterPresse] --- Les habitantes et habitants de Petite Rivière de l’Artibonite (Nord) fustigent le laxisme des autorités étatiques face à la terreur, imposée, depuis plusieurs semaines, par les gangs armés de Savien et Palmiste, dans la commune, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
« Les bandits ont pillé presque tout ce qu’ils trouvent sur leur passage. Rien ne fonctionne dans la ville. La panique s’est installée. Cette situation de paralysie entraine une rareté d’eau, de provisions et de tout ce qui est nécessaire pour vivre », s’alarme un habitant de la zone.
Un nombre indéterminé de personnes sont tuées, dans les violences des gangs.
Beaucoup d’autres ont laissé leurs maisons pour se mettre à l’abri dans les communes de Verrettes, Gonaïves, Saint-Michel de l’Attalaye et autres, ajoute-t-il.
A cause de l’absence des autorités, certains citoyens essaient quand bien même de se défendre face aux assauts des gangs, mais en vain, relate-t-il.
Des bandits ont débarqué avec des camions pour piller la production agricole des paysannes et paysans, rapporte-t-il, soulignant combien les plantations de riz sont actuellement en péril.
De plus, les moulins n’arrivent pas à fonctionner normalement, à cause de la rareté du carburant. La production des arachides est menacée. Au niveau de l’élevage, plusieurs animaux ont péri, faute de soins.
Après une journée de manifestation, plusieurs citoyennes et citoyens à Petite Rivière de l’Artibonite ont saisi la clé du barrage de Canot, le lundi 7 novembre 2022, en signe de protestation.
« Nous avons saisi la clé du barrage de Canot, qui permet d’arroser les plantations dans la vallée, en vue de protester contre l’indifférence des autorités face au climat de terreur, entretenue, en toute impunité, par les gangs armés de Savien et Palmiste », expliquent des habitants.
Le directeur général de l’Organisme du développement de la vallée de l’Artibonite (Odva), l’ingénieur-agronome Frantz Jean Mary, a dénoncé les gens, qui ont fait irruption dans le barrage de Canot et déversé les eaux directement vers la mer.
Cette action risque d’avoir des conséquences néfastes pour les planteurs, avertit-il.
Face aux violences armées, qui sévissent à Petite Rivière de l’Artibonite, la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) demande aux autorités policières de prendre rapidement des dispositions pour renforcer le commissariat de la commune.
La Pohdh dénonce le comportement du gouvernent de facto d’Ariel Henry, qui ne fait preuve d’aucune capacité pour empêcher que les groupes de gangs continuent à terroriser la population dans diverses villes du pays. [mff emb rc apr 10/11/2022 09:50]
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