P-au-P, 27 oct. 2022 [AlterPresse] --- Une délégation du gouvernement du Canada est en mission d’évaluation en Haïti, a annoncé la ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly, dans un communiqué daté du jeudi 27 octobre 2022, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette délégation est actuellement en Haïti « pour consulter les intervenants, afin d’explorer différents moyens d’aider le peuple haïtien à résoudre les crises humanitaires et de sécurité, ainsi que déterminer de quelle façon le Canada peut contribuer à la réponse internationale ».
Elle mène des consultations auprès de partenaires régionaux, des Nations unies, de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et d’autres partenaires.
« Les efforts du Canada seront axés sur le soutien des solutions proposées par les Haïtiens, afin de rétablir l’accès aux biens et services essentiels, et s’appuieront sur notre engagement de longue date », selon le communiqué du ministère canadien des affaires étrangères.
Tout en appelant à aider les Haïtiennes et Haïtiens à trouver une solution durable, le gouvernement du Canada souligne combien la communauté internationale a un rôle important à jouer pour répondre aux crises humanitaires et de sécurité, qui sévissent en Haïti.
« Le Canada et la communauté internationale sont préoccupés par la violence en Haïti, en particulier celle perpétrée contre les femmes et les filles. Le Canada ne restera pas inactif, alors que les gangs et ceux qui les soutiennent terrorisent les citoyens d’Haïti, et nous continuerons de soutenir les Haïtiens respectueux des lois pour mettre fin à la crise dans leur pays », déclare Mélanie Joly, ministre des affaires étrangères du Canada.
Depuis 2010, le gouvernement du Canada indique avoir versé près de 2 milliards de dollars pour aider à renforcer les institutions haïtiennes, y compris la Police nationale.
Ainsi, l’aide canadienne a-t-elle permis « de créer les conditions, pour qu’Haïti devienne une société stable et démocratique, grâce à un dialogue inclusif qui mènera à des élections libres et équitables ».
Antony Blinken en visite au Canada
Par ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé, ce jeudi 27 octobre 2022, au Canada, pour rencontrer le premier ministre Justin Trudeau et la ministre des affaires étrangères, Mélanie Joly, autour de plusieurs sujets prioritaires, dont l’un concerne Haïti.
La crise humanitaire en Haïti, le soutien à l’Ukraine, les droits de la personne en Iran et la politique nord-américaine en matière de réfugiés sont les points, qui sont à l’ordre du jour des discussions américano-canadiennes.
L’objectif de la visite d’Antony Blinken à Ottawa viserait, notamment, à convaincre le Canada de mener une force d’intervention internationale en Haïti, sollicitée par le gouvernement de facto en Haïti, selon Radio Canada.
« Les États-Unis n’ont pas d’amis plus proches et nos valeurs communes demeurent le fondement durable de notre sécurité et de notre prospérité collectives », a écrit Blinken sur son compte twitter.
Aggravation de la crise en Haïti
La situation humanitaire en Haïti s’est aggravée, à cause de violents mouvements de protestations, qui ont éclaté, suite à une hausse à plus de 100% des prix des produits pétroliers, le blocage du principal terminal pétrolier d’Haïti, par une fédération des gangs armés (G9), dirigée par le puissant chef de gang Jimmy Chérizier alias Barbecue et la résurgence, depuis le 2 octobre 2022, du choléra.
Ce blocage, empêchant la distribution des produits pétroliers depuis environ deux mois, a de graves impacts sur l’ensemble des activités sur le territoire national.
Une résolution, établissant un régime de sanctions spécifiques, ciblant les chefs de gangs armés, dont « Barbecue », qui opèrent en Haïti et tous ceux qui les soutiennent, en finances et en armes, a été adopté à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le vendredi matin 21 octobre 2022.
L’interdiction de voyager, le gel de leurs avoirs et un embargo sur les armes pour les acteurs non étatiques, sont les mesures restrictives prises à l’encontre de ces personnes, suivant le texte approuvé par 15 nations.
« Le régime de sanctions, mis en place par les Nations unies, sera rapidement transposé dans le droit de l’Ue », a-t-elle annoncé. [emb rc apr 27/10/2022 14:15]