P-au-P, 25 oct. 2022 [AlterPresse] --- L’Union Européenne (Ue) applaudit les sanctions, prises contre les chefs de gangs en Haïti et leurs financiers, - « qui sont directement ou indirectement responsables de la crise sécuritaire et humanitaire actuelle dans le pays » -, à travers la résolution 2653 sur Haïti, adoptée par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le vendredi 21 octobre 2022, dans une déclaration transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« Le régime de sanctions, mis en place par les Nations unies, sera rapidement transposé dans le droit de l’Ue ».
L’Ue se dit « extrêmement préoccupée par la détérioration de la situation humanitaire en Haïti, qui a atteint des niveaux insoutenables, avec un manque de carburant, de médicaments, de nourriture et d’eau ».
Cette situation entraine le dysfonctionnement des institutions publiques, des écoles et des hôpitaux, sur fond d’augmentation des cas de choléra à Port-au-Prince et dans d’autres provinces, relève-t-elle.
En plus de la catastrophe humanitaire, « des manifestations ont été cooptées par des gangs, dégénérant en violences, pillages et gains territoriaux pour les bandes armées », dénonce l’Union européenne.
Tous les acteurs politiques doivent « s’engager, de manière constructive, dans des négociations constructives, pour surmonter la crise politique actuelle et ses conséquences sécuritaires et humanitaires. », exhorte l’Ue.
Elle déplore le fait que les acteurs politiques n’ont jusqu’à présent pas réussi à trouver une solution politique à la crise.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté à l’unanimité, le vendredi 21 octobre 2022, une résolution établissant « un régime de sanctions spécifiques, ciblant les chefs de gangs armés qui opèrent en Haïti et tous ceux qui les soutiennent », en finances et en armes.
Ces mesures restrictives consistent, pour ces personnes, en l’interdiction de voyager, le gel de leurs avoirs et un embargo sur les armes pour les acteurs non étatiques, suivant le texte approuvé par 15 nations.
Le puissant chef de gang haïtien Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », est particulièrement ciblé par ces sanctions.
Le représentant d’Haïti aux Nations unies, Antonio Rodrigue, a salué l’adoption à l’unanimité du texte, dont les mesures adoptées contribueront, dit-il, à mettre un frein aux activités meurtrières et violentes des groupes armés, qui prolifèrent dans le pays.
Ces actions criminelles causent de nombreuses victimes et des déplacements massifs de la population.
A travers l’adoption de cette résolution, « un message politique fort et dissuasif », susceptible de leur faire changer de comportements, est envoyé aux acteurs, déclare Rodrigue.
« Ce n’est qu’une première étape. Nous pouvons et devons faire plus pour répondre aux appels à l’aide du peuple haïtien », a affirmé, pour sa part, l’ambassadrice des États-Unis à l’Onu, Linda Thomas-Greenfield.
Réagissant au vote de cette résolution, l’ancien envoyé spécial des États-Unis d’Amérique en Haïti, Daniel Foote, a rappelé, dans un tweet, combien « Barbecue » et d’autres « sont sous le coup de sanctions américaines, depuis quelques années ».
« Personne, que je connais, n’est au courant des conséquences » de ces mesures prises, dit-il.
Daniel Foote recommande de supprimer le soutien au premier ministre de facto, Ariel Henry, principal obstacle à la paix, selon lui. [emb rc apr 25/10/2022 15:25]