P-au-P, 24 oct. 2022 [AlterPresse] --- « Les centres de santé, y compris ceux qui ont des Centres de traitement du choléra (Ctc), ont un accès limité au carburant pour fonctionner normalement », signale le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans un communiqué dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Il faut environ 70 mille gallons de carburant pour desservir 9 des 16 Centres de traitement du choléra à Port-au-Prince et certains hôpitaux partenaires, indique l’Unicef.
Seul un tiers de cette quantité a été obtenu jusqu’à présent.
Cette situation « met en danger la vie de nombreuses femmes et enfants, touchés par le choléra. », regrette l’Unicef soulignant combien l’accès du personnel de santé aux cas suspects dans les communautés reste un défi majeur, empêchant le suivi, la surveillance et le signalement des cas de choléra.
« La violence des gangs, les pénuries de carburant et les barrages de rue entravent l’accès humanitaire à l’eau potable et aux services de santé pour les patients. Ce qui augmente les risques de décès de femmes et d’enfants de la maladie », lit-on dans le communiqué de l’Unicef.
Il déplore, entre autres, la propagation de la maladie en Haïti et le blocage de l’accès au terminal pétrolier, depuis le 12 septembre 2022, par des bandes armées.
De nombreux personnels de santé et des familles, susceptibles de contracter le choléra, éprouvent des difficultés à trouver des itinéraires sûrs pour se rendre aux établissements de santé, dans un contexte d’insécurité et de coûts de transport élevés, relève l’Unicef.
De plus, les camions-citernes, qui transportent de l’eau vers de nombreuses zones d’Haïti, sont incapables d’atteindre certains quartiers pauvres, où les tas d’immondices s’accumulent dans les rues.
40 décès, dus au choléra en Haïti, dont près de la moitié dans la zone urbaine vulnérable de Cité Soleil (municipalité au nord de la capitale, Port-au-Prince) ont été enregistrés, du samedi 1er au samedi 22 octobre 2022, par le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp).
Les enfants de moins de 14 ans représentent près de la moitié des 1,700 cas suspects, liés au choléra.
Dans une note, l’organisation Médecins sans frontières (Msf) qualifie de dramatique la situation sanitaire et humanitaire à Port-au-Prince.
L’organisation Msf déplore les difficultés d’accès de la population à l’eau potable et à des soins de santé de base, dans un contexte de résurgence du choléra.
« Nous faisons face à la même situation que les autres hôpitaux de Port-au-Prince. Nous ne pourrons pas faire fonctionner nos structures médicales au-delà de quelques semaines, si nous n’avons pas accès au carburant. », alerte l’organisation Médecins sans frontières. [emb apr 25/10/2022 10:00]