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Haïti-Choléra : Risques de décès élevés pour les femmes et les enfants

P-au-P., 25 oct. 2022 [AlterPresse] --- Les risques de décès de femmes et d’enfants du choléra augmentent, à cause de la persistance de la violence des gangs armés, les pénuries de carburant et les barrages de rue, situation qui entrave l’accès humanitaire à l’eau potable et aux services de santé pour les patientes et patients, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

« L’impact dévastateur des restrictions sur le carburant et de la violence a fait des enfants les principales victimes de l’épidémie », a déclaré le Belge Bruno Maes, représentant de l’Unicef en Haïti, suivant les propos rapportés dans une note transmise à AlterPresse.

« Depuis le début de l’épidémie de choléra en Haïti, les enfants de moins de 14 ans représentent près de la moitié des 1,700 cas suspects, indique l’Unicef.

Au samedi 22 octobre 2022, le bilan des décès, dus au choléra en Haïti, est passé à 40, selon les données du Ministère de la santé publique et de la population (Mspp).

La moitié des décès est enregistrée dans le quartier périphérique de Cité Soleil (municipalité au nord de la capitale, Port-au-Prince), considéré très vulnérable à cause de graves problèmes d’assainissement et d’accès à l’eau.

Alors que la maladie d’origine hydrique se propage en Haïti, les centres de santé, y compris ceux qui ont des Centres de traitement du choléra (Ctc), ont un accès limité au carburant pour fonctionner normalement, car des bandes armées bloquent, depuis plusieurs semaines, l’accès au principal port et aux terminaux de carburant d’Haïti.

L’approvisionnement en gasoil des hôpitaux constitue, actuellement, la plus grande urgence, en vue de sauver des vies en Haïti, alertait, le mercredi 19 octobre 2022, la Croix-Rouge Haïtienne, dans un communiqué transmis à AlterPresse.

Tout en appelant à la protection de la mission médicale et de l’accès humanitaire en Haïti, la Croix-Rouge Haïtienne déplore les graves impacts, causés par les violences et la pénurie de carburant sur Haïti.

Environ 70,000 gallons de carburant sont nécessaires pour desservir 9 des 16 Centres de traitement du choléra (Ctc) à Port-au-Prince et certains hôpitaux.

Seulement un tiers de cette quantité a pu, jusqu’à présent, être obtenu, selon l’Unicef.

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance annonce aussi avoir, pour le moment, recueilli seulement 18% de réponse, pour un appel préliminaire de 22 millions de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = + 140.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui), lancé pour intensifier sa réponse à l’épidémie de choléra en Haïti.

Le 18 octobre 2022, l’organisation internationale Human rights watch (Hrw) a demandé à la communauté internationale d’aider Haïti à faire face à la résurgence de l’épidémie de choléra, dans la livraison d’urgence de carburant, de médicaments et de l’eau potable, dans un document publié sur son site et consulté par AlterPresse.

Introduite en 2010, à partir d’une base de casques bleus népalais dans une rivière près de la ville de Mirebalais (Plateau central), l’épidémie de choléra en Haïti a causé, jusqu’en 2019, plus de 10,000 décès et plus de 820,000 infections.

Après avoir reconnu, en 2017, son implication dans la propagation de l’épidémie, l’Organisation des Nations unies n’a, toutefois, versé aucune indemnisation aux victimes. [apr 25/10/2022 00:30]