Repris par AlterPresse
19 octobre 2022
La porte-parole du Nouveau Parti Démocrate (NPD) en matière d’Affaires étrangères, Heather McPherson, a fait la déclaration suivante :
« À en croire les humanitaires, la situation en Haïti est la pire qu’ils n’aient jamais vue. La faim extrême, le choléra, l’inflation galopante et la violence brutale sont la réalité quotidienne de nombreuses personnes en Haïti. Près de cinq millions de personnes en Haïti sont menacées par la faim et 100,000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère. Les violations des droits de la personne, y compris les violences sexuelles, atteignent des niveaux extrêmement élevés. Les Haïtiennes et Haïtiens vivent avec les dangers causés par les gangs armés dans les rues.
Haïti traverse une crise politique depuis des mois – et la communauté internationale porte une lourde responsabilité dans cette crise. La population canadienne d’origine haïtienne exhorte le gouvernement du Canada à écouter ses préoccupations.
Alors que les dirigeants non élus d’Haïti ont demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies de discuter d’une intervention militaire, nous savons qu’une approche militarisée n’est ni suffisante ni durable pour répondre aux besoins pressants de la plupart des gens en Haïti. De nombreux Canadien·nes d’origine haïtienne s’opposent à une action militaire internationale, compte tenu des échecs des interventions étrangères passées en Haïti. Nous ne devons pas oublier l’histoire troublante de la Minustah.
Les néo-démocrates sont à l’écoute des Canadiennes et Canadiens d’origine haïtienne, qui ont souligné la nécessité pour le gouvernement libéral d’appuyer l’Accord de Montana, une solution haïtienne élaborée par la société civile et les gens de toute la classe politique. Ils veulent mettre fin à la corruption et aux vieilles façons de faire de la politique. Ils veulent que le gouvernement canadien soit à l’écoute de la communauté haïtienne et fasse preuve d’une réelle solidarité, respectueuse et axée sur leurs besoins, et non sur le maintien du statu quo politique.
Le Canada a une histoire complexe en Haïti – et c’est une histoire dont les parlementaires devraient discuter de toute urgence. C’est pourquoi nous allons demander au Comité des affaires étrangères de se pencher sur cette crise et de demander au gouvernement libéral de fournir des réponses sur son travail en Haïti. Le Canada a fourni près de 2 milliards de dollars d’aide depuis 2010, mais on lui a rarement demandé de rendre compte de ses actions. Nous devons également entendre la communauté haïtienne au Canada sur ses préoccupations et ses propositions concernant l’aide canadienne future.
Nous demandons au gouvernement fédéral d’utiliser sa position au sein du Core Group pour demander l’arrêt du trafic illégal d’armes vers Haïti et pour promouvoir un dialogue inclusif avec la société civile au centre ; de respecter les droits du peuple haïtien à l’autodétermination ; de soutenir l’Accord de Montana ; d’augmenter le soutien financier à la société civile haïtienne, y compris les défenseurs des droits de la personne ; et d’augmenter immédiatement l’aide humanitaire à Haïti.
Les néo-démocrates sont solidaires du peuple haïtien. Le gouvernement fédéral doit faire mieux ».
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