P-au-P, 18 oct. 2022 [AlterPresse] --- Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a convoqué, le lundi 17 octobre 2022, le Groupe d’intervention en cas d’incident, pour discuter de l’évolution de la situation en Haïti avec des ministres et de hauts responsables.
« Le premier ministre et les ministres ont exprimé leur profonde inquiétude, concernant la détérioration des conditions de sécurité et la crise humanitaire en Haïti, où des gangs armés entravent l’accès au principal terminal de carburant du pays, ainsi qu’à l’eau, aux médicaments et à d’autres biens essentiels, et ce, pendant une nouvelle éclosion de choléra qui pourrait s’aggraver », lit-on dans un communiqué du bureau du premier ministre canadien dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le gouvernement du Canada s’est dit déterminé « à travailler en étroite collaboration avec ses partenaires régionaux et internationaux, pour soutenir la stabilité et le développement durable d’Haïti ainsi que pour promouvoir une solution, dirigée par Haïti, et favoriser un dialogue politique inclusif entre les intervenants haïtiens. »
Pour aider à rétablir la sécurité en Haïti, le Canada et les États-Unis d’Amérique ont mené, le samedi 15 octobre 2022, à Port-au-Prince, une opération de transport aérien militaire, pour livrer de l’équipement de sécurité, y compris des véhicules tactiques et blindés, et des articles achetés par le gouvernement haïtien pour la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Lors de la réunion du 17 octobre 2022, le Groupe d’intervention au Canada en cas d’incident a été informé des derniers développements sur le terrain en Haïti, notamment de la demande d’aide du premier ministre de facto d’Haïti, Ariel Henry, ainsi que des contributions apportées par le Canada et les États-Unis pour aider la Pnh à protéger et à servir la population haïtienne.
Les discussions ont aussi porté sur les options supplémentaires, en matière de diplomatie, d’aide humanitaire et de stabilisation, pour soutenir la population haïtienne pendant cette crise.
Des mesures, visant à exiger des comptes aux responsables de cette crise, ont été aussi explorées.
« Les ministères et organismes représentés à la réunion ont reçu le mandat d’évaluer d’autres façons d’offrir l’aide du Canada, en coopération avec les alliés et les partenaires et en fonction de la réalité et des besoins sur le terrain », précise le communiqué.
La « solution haïtienne ne suffit plus » pour faire face à la crise qui secoue Haïti, a fait valoir la représentante spéciale du secrétaire général des Nations-unies, l’Américaine Helen Meagher La Lime, cheffe du Bureau intégré de l’Onu en Haïti (Binuh), lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), le lundi 17 octobre 2022, à New York
A cette réunion, Helen Meagher La Lime a appelé le Conseil de sécurité de l’Onu à traiter en « toute urgence » la requête du gouvernement haïtien en faveur d’une intervention étrangère armée en Haïti.
La Lme a dressé un tableau catastrophique de la situation dans le pays, notamment du point de vue sécuritaire et sanitaire.
Mais, la Chine et la Russie ont exprimé des réserves quant à la perspective de déploiement d’une force internationale armée en Haïti à la demande du gouvernement de facto en Haïti, lors de cette réunion du 17 octobre 2022.
La Chine a fait part de ses préoccupations, quant au contexte dans lequel se déploierait cette force internationale et a appelé à la « prudence », alors que des manifestations anti-gouvernementales se poursuivent sans relâche en Haïti.
Pour sa part, le représentant de la Russie, Dmitry Polyanskiy, a demandé de « peser toutes les conséquences » du déploiement éventuel d’une force internationale en Haïti. [emb rc apr 18/10/2022 13:20]