P-au-P, 17 oct. 2022 [AlterPresse]--- Plusieurs milliers de manifestantes et manifestants, dont des militants politiques, ont défilé dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, et dans les villes en province, pour demander le départ du premier ministre de facto, Ariel Henry, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Ces manifestations anti-gouvernementales interviennent à l’occasion du 216e anniversaire, le lundi 17 octobre 2022, de l’assassinat de l’empereur Jean Jacques Dessalines, père fondateur de la nation haïtienne.
Les protestataires se sont rassemblées en divers endroits dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, notamment au Champs de Mars (principale place publique située au centre-ville de la capitale), au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international Toussaint Louverture, à Pétionville (périphérie est), au Carrefour Vincent sur la route nationale # 1, à Cité Soleil et à l’Arcahaie (au nord de Port-au-Prince), au Cap-Haïtien (Nord), aux Cayes (Sud), à Pétionville (municipalité à l’est de Port-au-Prince), à Carrefour (municipalité au sud), à Saint-Marc (municipalité du Bas Aribonite, à 96 km au nord de Port-au-Prince), etc.
Après le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied du monument de Jean Jacques Dessalines, au Champs de Mars, le secrétaire général du parti politique Pitit Desalinnes, Jean-Charles Moïse, a donné le coup d’envoi de la manifestation, qui a terminé sa course devant l’ambassade américaine en Haïti.
La manifestation a parcouru plusieurs rues de la capitale, dont l’avenue John Brown, communément appelé Lalue, l’avenue Martin Luther King, couramment dénommée Nazon, et Delmas, où des barricades de pneus usagés enflammés ont été remarquées.
La manifestation s’est fusionnée avec une autre foule de protestataires, qui se sont rassemblés au carrefour des routes de Delmas et de l’aéroport international de Toussaint Louverture.
Parallèlement, le lundi 17 octobre 2022, s’est également tenue, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), à New-York, une réunion d’évaluation de la situation en Haïti, caractérisée par une urgence extrême, selon l’organisation mondiale.
Appel à un soulèvement général
Tout en scandant des propos hostiles à Ariel Henry, les milliers de protestataires à travers Haïti ont dénoncé le climat de criminalité, la vie chère, la hausse à plus de 100% des prix du carburant par le gouvernement de facto ainsi que la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain.
Ils ont aussi fustigé la décision d’Ariel Henry de solliciter, sans titre ni qualité, disent-ils, une nouvelle intervention militaire étrangère dans le pays.
Les manifestantes et manifestants ont appelé à une intensification de la mobilisation populaire, en vue d’un soulèvement général contre le régime de facto en place.
Encadrés par des patrouilles policières, les protestataires, dont certains étaient munis des drapeaux de la fédération russe, ont défilé à Delmas 33, Gérald Bataille pour arriver jusque devant l’ambassade américaine à Tabarre (l’une des municipalités au nord-est de Port-au-Prince), où un message très hostile à l’Occident (les États-Unis d’Amérique et le Canada) a été délivré par Jean-Charles Moïse.
A Tabarre 52, une entreprise a été saccagée et pillée, selon des témoignages recueillis.
Une manifestation a également eu lieu à Pétionville (périphérie est), notamment au niveau de la route de Frères.
Par ailleurs, des milliers de personnes ont aussi manifesté au Cap-Haïtien (Nord), dans la ville des Cayes (Sud), à Mirebalais (Plateau central), à Miragoâne (Nippes, une partie du Sud-Ouest d’Haïti).
Au Cap-Haïtien et aux Cayes, des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont tiré à balles réelles et fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les mouvements de protestation contre Ariel Henry et son gouvernement de facto.
Plusieurs blessés ont été signalés. [emb apr 17/10/2022 19:00]
Photo : Manifestation à Carrefour le 30 septembre 2022
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