P-au-P., 12 oct. 2022 [AlterPresse] --- Les États-Unis ont envoyé un important navire de leur Garde côtière pour patrouiller les eaux près de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti quasiment assiégée par des gangs, informe le quotidien américain Miami Herald sur son site internet, consulté par AlterPresse.
Cette décision représente un "signe de détermination" des États-Unis aux côtés du gouvernement en place en Haïti, selon l’administration américaine qui annonce également des restrictions de visa aux Haïtiens impliqués dans les activités des gangs.
Les hauts responsables du gouvernement américain ont toutefois déclaré qu’il était "prématuré" de discuter d’une présence potentielle de troupes américaines dans le pays, malgré une demande d’intervention militaire étrangère adressée par le gouvernement haïtien la semaine dernière à la communauté internationale pour lever le blocus imposé par les gangs depuis environ un mois sur le carburant stocké au Terminal de Varreux (périphérie nord) et faire face à une grave crise humanitaire.
"Je pense qu’il est prématuré de commencer à se demander si les États-Unis vont avoir une présence physique à l’intérieur d’Haïti", a déclaré un haut responsable américain cité par le Miami Herald.
Des mouvements de protestations, émaillés de violences et de pillages, ont éclaté, à travers Haïti, depuis le lundi 12 septembre 2022, après l’annonce d’une hausse à 100% des prix des produits pétroliers sur le marché national.
Le blocage, depuis plusieurs semaines, du terminal pétrolier de Varreux, dans la commune de Cité Soleil (au nord de Port-au-Prince), par les gangs armés de G9 an fanmi e alye, perturbe le fonctionnement de l’ensemble des activités scolaires et commerciales, à cause de la rareté de carburant provoquée dans le pays.
De plus, la résurgence du choléra, faisant une vingtaine de morts en une semaine, vient amplifier le risque d’une crise humanitaire sans précédent.
Une résolution du Conseil des ministres de facto, prise le jeudi 6 octobre 2022, a autorisé Ariel Henry à « solliciter et obtenir des partenaires internationaux d’Haïti un support effectif pour le déploiement immédiat d’une force spécialisée armée, en quantité suffisante pour stopper, sur toute l’étendue du territoire, la crise humanitaire causée, entre autres, par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs armes et de leurs commanditaires ».
Un arrêté, relatif à cette résolution, a été publié dans le journal officiel « Le Moniteur » du 7 octobre 2022, 10 jours avant l’ultimatum donné à Ariel Henry, par les Nations unies, pour faire part de son plan de sortie de crise en Haïti.
Le dimanche 9 octobre 2022, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a remis au Conseil de sécurité une lettre présentant des options pour un soutien renforcé à la sécurité en Haïti, conformément à la demande du Conseil de sécurité dans sa résolution 2645 (2022) [apr 12/10/2022 14:45]
Photo : Twitter ambassade américaine