Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 11 oct. 2022 [AlterPresse] --- 16 personnes sont décédées du choléra en milieu institutionnel, alors que 32 autres sont déclarées positives, en une semaine, en Haïti, informe le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), dans un bilan dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
189 personnes hospitalisées présentent des signes s’apparentant à la maladie, tandis que 234 personnes sont suspectées d’avoir été contaminées.
9 décès, 2 cas confirmés de choléra et 39 autres suspects ont été dénombrés, au pénitencier national de Port-au-Prince, par la Direction d’épidémiologie, des laboratoires et de la recherche (Delr), souligne le Mspp.
La résurgence de la maladie de choléra, en octobre 2022, en Haïti, intervient dans un contexte de rareté d’eau, due à la crise du carburant et au climat de terreur, entretenue en toute impunité par les gangs armés sur le territoire national, particulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Dans une note, la Police nationale d’Haïti (Pnh) annonce la poursuite de ses opérations, en vue de faciliter la distribution des produits pétroliers au Terminal pétrolier de Varreux, dans la commune de Cité Soleil (au nord de Port-au-Prince).
Les routes, donnant accès au Terminal de Varreux, ont été minées et prises en otage par les bandits armés du gang G9 an fanmi e alye, signale la Pnh.
« Des unités spécialisées, la section d’engins lourds de la Pnh, entre autres, sont encore à pied d’œuvre, en vue de favoriser la reprise des opérations au niveau de cet important centre de stockage de carburant ».
L’Organisation des Nations unies (Onu) et la communauté humanitaire en Haïti déclarent être vivement préoccupées par les graves conséquences du blocage du Terminal de Varreux sur la situation humanitaire, notamment la résurgence du choléra, dans un communiqué daté du jeudi 6 octobre 2022.
Elles ont appelé à l’ouverture immédiate d’un couloir humanitaire, afin de permettre la sortie du carburant au Terminal de Varreux.
L’accès au terminal de Varreux, où sont stockés 70 % des produits pétroliers, est toujours bloqué, malgré les tentatives de la Police nationale d’Haïti (Pnh) pour en sécuriser l’accès, a fait savoir, la semaine dernière, la branche en Haïti du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha).
A cause de la rareté de carburant, un gallon de gazoline, qui était à 250.00 gourdes à la pompe (Ndlr : US $ 1.00 = + 135.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.40 gourdes aujourd’hui), avant la rareté persistante des produits pétroliers, se vend jusqu’à 5,000.00 gourdes sur le marché parallèle, depuis plusieurs semaines.
Beaucoup d’entreprises, de bureaux et de services, dont des hôpitaux affectés par cette situation, sont contraints de cesser ou de réduire leurs activités.
L’augmentation de la violence des gangs armés et la réapparition du choléra pourraient empêcher plus de 2,4 millions d’enfants de retourner à l’école, dont la réouverture officielle, qui a été programmée pour le lundi 3 octobre, a été un véritable échec,alerte le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans un communiqué.
Le bien-être et la santé de 1,2 million d’enfants vivant dans la capitale, Port-au- Prince, seraient menacés, suite à la résurgence du choléra en Haïti, en proie à la violence, relève l’Unicef Haïti.
« Le choléra peut facilement se propager comme une traînée de poudre, à travers Haïti, si les gens continuent à n’avoir aucun accès ou un accès limité aux services de santé, d’eau et d’hygiène de base en raison de l’insécurité », a signalé le Belge Bruno Maes, représentant de l’Unicef en Haïti.
« 17 des 22 principales structures sanitaires risquent de fermer, faute de carburant. 50,000 enfants et nouveau-nés pourraient ne pas recevoir de soins médicaux dans les semaines à venir », a averti l’Unicef. [emb rc apr 11/10/2022 11:15]
Photo : Msf © Ron Haviv/VII
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