P-au-P, 06 oct. 2022 [AlterPresse]--- Une nouvelle occupation étrangère se précise en Haïti, comme issue prioritaire à la crise actuelle, craint le Collectif du 4 décembre 2013, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Le Collectif du 4 décembre 2013 déplore « la dégradation accélérée du pays, qui s’enfonce, chaque jour, dans un abîme infernal, mettant en cause l’existence même de la nation ».
Il pointe du doigt des protagonistes politiques et économiques, qui ont entravé la construction d’une obligatoire entente nationale.
Le premier ministre de facto, Ariel Henry, a réitéré un appel au dialogue et à la concertation, en vue d’une solution aux problèmes du pays, lors d’une nouvelle adresse à la nation, tard dans la soirée du mercredi 5 octobre 2022.
Pour pouvoir débloquer la voie menant au terminal de Varreux, dans la commune de Citee Soleil (au nord de Port-au-Prince), fermée par les gangs de la fédération G9 an fanmi e alye, empêchant l’accès à des dizaines de milliers de gallons de produits pétroliers, Ariel Henry a aussi demandé à la communauté internationale, notamment les pays dits amis d’Haïti, de l’aider à combattre la crise humanitaire sans précédent, menaçant la souveraineté du pays.
Il faut des « bottes sur le terrain, dès maintenant » pour résoudre les défis d’Haïti, a estimé l’ancienne ambassadrice (2012-2015) des États-Unis d’Amérique en Haïti, Pamela Ann White, à une audition, le 29 septembre 2022, devant la commission des affaires étrangères du Congrès américain.
« Rien ne bougera, si nous ne pouvons pas assurer la sécurité », a souligné Ann White.
« Il est temps de jeter les gants et d’arrêter de prétendre que la diplomatie "normale » fonctionnera en Haïti. Comme le savent tous ceux, qui se soucient du peuple haïtien, Haïti est un État en faillite. Il n’y a pas de gouvernement légitime, pas de système judiciaire, pas de parlement et une faible force de police, incapable d’arrêter les gangs, qui règnent désormais sur 60% de la capitale. Il n’y a aucune chance de planifier des élections, dans le cadre de la crise sécuritaire actuelle ».
Entre-temps, des protagonistes politiques ont engagé des discussions, en vue de la signature d’un accord politique, devant mettre en place de nouvelles structures de transition et assurer l’organisation d’élections générales à la fin de l’année 2023, pour qu’un président élu prête serment le 7 février 2024.
Un document a été élaboré autour d’un « consensus national » pour juguler la crise qui secoue le pays, a indiqué à AlterPresse l’ex sénateur Louis-Gérald Gilles, secrétaire général du parti Nouvelle orientation unifiée pour libérer Haïti (Noulha), signataire de l’Accord du 11 septembre 2021, fruit de négociations entre Ariel Henry et plusieurs partis de l’ancienne opposition.
« Le consensus a abouti à la naissance d’une structure, appelée Haut conseil de la transition (Hct), composée de 3 membres du secteur politique, un du secteur privé et un autre de la société civile ».
Pour sa part, le Conseil national de transition (Cnt), organe issu de l’Accord du 30 août 2021, plus connu sous le nom d’Accord de Montana, déclare ne pas être impliqué dans un quelconque document, qui serait disponible pour signature prochainement avec le Dr. Ariel Henry et ses alliés.
De son côté, le Bureau de suivi de l’Accord de Montana (Bsa) nie tout rapport avec le projet en cours, qu’il qualifie de « complot » entre des acteurs internationaux et leurs « collaborateurs locaux » pour « diviser davantage la société » haïtienne.
Dans une note, le Protocole d’entente nationale (Pen modifié), partie prenante de l’accord de Montana, encourage le peuple haïtien à continuer la mobilisation anti-gouvernementale, en vue d’une véritable transition menant le pays vers la voie du développement.
Le Protocole d’entente nationale (Pen modifiée) exhorte la communauté internationale à cesser d’appuyer le génocide, qui est en train d’être orchestré contre la population en Haïti. [emb rc apr 06/10/2022 10:15]
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