P-au-P., 06 oct. 2022 [AlterPresse] --- Face au blocus imposé par les gangs sur le carburant, entrainant une crise humanitaire en Haïti, et face aux troubles qui persistent depuis plusieurs semaines pour obtenir sa démission, le premier ministre de facto Ariel Henry lance un appel au « secours », dans un discours tard dans la soirée du mercredi 5 octobre 2022, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Dans son troisième discours à la nation (dimanche 11 septembre 2022, dimanche 18 septembre 2022 et mercredi 5 octobre 2022), depuis l’intensification de la mobilisation contre lui et son gouvernement de facto, suite à l’augmentation des prix du carburant à plus de 100%, Ariel Henry sollicite, en fin de soirée du 5 octobre 2022, l’aide de la communauté internationale, pour affronter la crise humanitaire sans précédent qui frappe le pays.
« Je demande de l’aide, de l’accompagnement et des secours. Nous avons besoin de tous types de supports, pour éviter une hécatombe au moment où le choléra resurgit », faisant des dizaines de contaminations, particulièrement à la capitale, Port-au-Prince.
Ariel Henry réclame l’appui international pour pouvoir débloquer la voie menant au terminal de Varreux, dans la commune de Citee Soleil (au nord de Port-au-Prince), fermée par les gangs de la fédération G9, empêchant l’accès à des dizaines de milliers de gallons de produits pétroliers.
« Nous voulons que la communauté internationale aide le pays à faire sortir le carburant, pour qu’il soit distribué et pour que les activités reprennent ».
Ariel Henry a, une fois de plus, indexé, des bandits associés à de « mauvais politiciens et mauvais hommes d’affaires » pour plonger le pays dans l’abime.
Il n’a, cependant, annoncé aucune disposition pour neutraliser ces personnes, qui seraient derrière les troubles, qui secouent le pays depuis plusieurs semaines, tandis que les activités demeurent paralysées. Les hôpitaux ferment, les écoles également, et on assiste à la pénurie de plusieurs produits et ressources, comme l’eau potable.
Le premier ministre de facto en place a lancé « un appel solennel » au peuple haïtien et aux personnes de bonne volonté à faire entendre leurs voix et à se mobiliser, pour barrer la route aux pêcheurs en eau trouble.
Les voix, qu’on entend depuis trois semaines, sont celles qui reprochent au chef de gouvernement son bilan jugé catastrophique après environ 15 mois au pouvoir.
Désespérées face à la situation socio-économique désastreuse, différentes communautés dans de nombreuses zones en Haïti exigent le retrait de l’augmentation des prix du carburant et la démission du gouvernement de facto. [apr 06/10/2022 1:00]