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Haïti-Gangs : Le Canada veut à la fois des sanctions et une trêve

P-au-P., 06 oct. 2022 [AlterPresse] --- Le gouvernement du Canada envisage des sanctions pour punir les bandits, qui sèment la terreur en Haïti, et estime, à la fois, urgent de négocier une trêve humanitaire face au blocus du carburant imposé par les gangs armés, selon des informations dont a pris connaissance AlterPresse.

Le gouvernement du Canada planche avec ses alliés sur un régime de sanctions à infliger aux gangs de rue, qui terrorisent la population, de même qu’à leurs commanditaires, informe le quotidien canadien La Presse, citant la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.

La cheffe de la diplomatie canadienne profitera de son passage à l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (Oea) à Lima, au Pérou, pour discuter de la question avec les alliés du Canada.

« On travaille, plusieurs pays, ensemble. On s’échange des informations, comme on a fait dans d’autres cas, comme la guerre en Ukraine : on a travaillé avec l’Union européenne et avec les États-Unis. Le but, c’est qu’on soit coordonnés », 
indique-t-elle.

Les États-Unis d’Amérique et le Mexique ont concocté une résolution, qui est actuellement à l’étude au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu). Elle pourrait être mise aux voix le vendredi 21 octobre 2022.

« Les sanctions viseraient des personnes, qui participent à la corruption et qui sèment la violence. L’impunité a assez duré », soutient la ministre Joly.

Elle confie que Jimmy Chérizier, chef de la fédération de gangs G9 an fanmi e alye, qui met le blocus sur le carburant, est le genre de personne que le Canada et ses alliés voudraient frapper de sanctions, Chérizier qui est déjà, par ailleurs, sanctionné par les États-Unis.

En même temps, le Canada prône une trêve humanitaire négociée, pour mettre fin au blocage du terminal de Varreux, à Cité Soleil (au nord de Port-au-Prince), par les gangs du G9.

C’est ce qu’il y a de plus urgent, souligne la ministre canadienne.

Cet appel à « une trêve humanitaire immédiate, pour permettre la sortie du carburant pour besoins urgents », a déjà été lancée, le mardi 4 octobre 2022, par le corps diplomatique en Haïti, dans des tweets sévèrement critiqués par des utilisateurs haïtiens de ce réseau social.

Ça fait 21 jours que c’est bloqué, que les gens n’ont pas accès à du carburant, n’ont pas accès à l’eau potable. Il y a une résurgence de choléra présentement en Haïti, et la vie des enfants, en particulier, est en danger.

En plus de perturber les activités quotidiennes, l’absence de carburant empêche les hôpitaux et les ambulances de fonctionner normalement, en plus de forcer les entreprises de traitement et de distribution d’eau à interrompre leurs activités.

La branche en Haïti du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a d’ailleurs averti, le mardi 4 octobre 2022, combien le bien-être et la santé de 1,2 million d’enfants, vivant dans la capitale, Port-au- Prince, seraient menacés, suite à la nouvelle apparition du choléra en Haïti, en proie à la violence.

Des troubles persistent à travers Haïti depuis 3 semaines, à cause d’une augmentation de plus de 100% des prix du carburant par le gouvernement en place.

Les manifestants exigent la démission du premier ministre de facto Ariel Henry. [apr 06/10/2022 00:30]