P-au-P, 05 oct. 2022 [AlterPresse] --- Le bien-être et la santé de 1,2 million d’enfants, vivant dans la capitale, Port-au- Prince, seraient menacés, suite à la nouvelle apparition du choléra en Haïti, en proie à la violence.
Cet avertissement a été lancé par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans un communiqué en date du mardi 4 octobre 2022, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Le choléra peut facilement se propager comme une traînée de poudre à travers Haïti, si les gens continuent à n’avoir aucun accès ou un accès limité aux services de santé, d’eau et d’hygiène de base, en raison de l’insécurité », a déclaré le Belge Bruno Maes, représentant de l’Unicef en Haïti.
La recrudescence du choléra survient dans un contexte de troubles sociaux et de violence dans le pays.
Cette situation difficile restreint ou retarde la prestation des services de base, y compris dans les hôpitaux et les installations d’approvisionnement en eau.
« En conséquence, 17 des 22 principales structures sanitaires risquent de fermer, faute de carburant. 50,000 enfants et nouveau-nés pourraient ne pas recevoir de soins médicaux dans les semaines à venir. », avertit l’Unicef.
La branche en Haïti du Fonds des Nations unies pour l’enfance signale des problèmes. liés à l’accès des enfants et familles aux fournitures humanitaires, en raison de la violence, à la distribution des fournitures à l’intérieur du pays et à l’accès aux zones, où des cas de choléra ont été confirmés ou sont suspectés, toujours en raison de l’insécurité.
En plus des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, contrôlés par des groupes armés, la crise du carburant complique davantage la réponse à la résurgence du choléra.
Dans un tweet, le Terminal de Varreux (dans la commune de Cité Soleil, au nord de Port-au-Prince) et le stockage pétrolier WINECO SA ont souhaité qu’« un couloir humanitaire soit mis en place en urgence, afin de permettre l’approvisionnement en priorité des hôpitaux, des centres de traitement d’eau et des télécoms ».
Dans une déclaration conjointe, publiée sur Twitter, des ambassades de pays accrédités en Haïti se disent hautement préoccupées par le blocage du terminal de Varreux ainsi que son impact humanitaire, notamment la résurgence du choléra.
Ces ambassades appellent appelé à « une trêve humanitaire immédiate », pour permettre la sortie du carburant pour des besoins urgents.
Jimmy Chérizier alias Barbecue, chef de la fédération des gangs G-9 en fanmi e alye, bloque, depuis plusieurs semaines, l’accès au terminal de Varreux, où sont stockés 70% des produits pétroliers du pays.
L’Unicef craint que de nombreux enfants meurent de cette résurgence du choléra, en raison de la rareté des services de base à Cité Soleil (nord de la capitale).
« Sept décès ont été signalés et cinq cas positifs sont confirmés. 60 autres cas suspects sont en cours d’investigation dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Médecins Sans Frontières (Msf) a également signalé récemment le décès d’un enfant de trois ans. », rappelle l’Unicef.
Aucun cas de choléra, introduit, en octobre 2010, à partir d’une base des casques bleus népalais de l’ancienne Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), n’avait été enregistré dans le pays, depuis février 2019.
Entre octobre 2010 et février 2019, plus de 10,000 personnes sont mortes dans cette épidémie de choléra en Haïti. [emb apr 05/10/2022 13:00]
Photo : Unicef 2019
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