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Santé : L’Oms projette de demander de fournir à Haïti des vaccins contre le choléra

P-au-P, 04 oct. 2022 [AlterPresse] --- L’Organisation mondiale de la santé (Oms) demandera prochainement de fournir à Haïti des vaccins contre le choléra, après la nouvelle apparition de cette maladie, indiquent les Nations unies, dans un communiqué dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« Une demande est en cours de préparation pour être soumise au groupe international de coordination pour l’approvisionnement en vaccins oraux », a déclaré Christian Lindmeier, porte-parole de l’Oms, lors d’un point de presse donné le mardi 04 octobre 2022 à Genève (Suisse).

En plus de maintenir un stock d’urgence de vaccins contre le choléra, l’agence onusienne et ses partenaires ont aussi mis en place des Centres de traitement du choléra (Ctc) sous des tentes et fourni des médicaments et du matériel pour lutter contre la maladie.

Mais, avec la multiplication des cas de choléra dans le monde, l’Oms dit redouter qu’il n’y ait pas assez de vaccins pour couvrir les besoins liés à la maladie.

Au moins huit personnes sont décédées du choléra en Haïti, ont annoncé, le dimanche 2 octobre 2022, les autorités sanitaires.

Introduite par des casques bleus népalais de l’ancienne Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), cette épidémie avait causé la mort de plus de 10.000 personnes entre octobre 2010 et février 2019.

Selon les autorités sanitaires haïtiennes, plusieurs cas suspects de choléra ont été signalés dans des quartiers défavorisés, tels que Savane Pistache Décayette, dans la commune de Port-au-Prince, et des cas suspects à Brooklyn, dans la commune de Cité Soleil.

Le choléra réapparait dans le pays, dans un contexte de mouvements de protestations contre la hausse des prix du carburant et sa non-disponibilité, de pénurie d’eau et de terreur alimentée par des gangs armés à la solde de secteurs politiques et économiques traditionnels.

Les barrages routiers, implantés dans plusieurs parties de la capitale, Port-au-Prince, rendant difficile et parfois impossible toute circulation automobile, ont contraint de nombreuses entreprises et structures sanitaires à suspendre ou réduire temporairement leurs activités, faute d’accès au carburant pour alimenter les génératrices.

« L’Oms redoute l’apparition de cas dans « des zones contrôlées par des gangs, où l’accès aux tests ou le traitement est gravement entravé. Cette insécurité rend encore difficile la collecte des données liées à la maladie », alerte le communiqué des Nations unies. [emb apr 04/10/2022 15:30]

Source photo : Msf © Scott Eisen