P-au-P, 26 sept. 2022 [AlterPresse] --- « Si (le premier ministre de facto) Ariel Henry ne retourne pas sur sa décision, nous allons continuer à occuper les rues. Ce que vous voyez là, ce n’est rien par rapport à ce qui va se passer demain. Toutes les rues vont être bloquées indistinctement ».
Tels sont les cris de ras-le-bol, proférés par des riveraines et riverains dans la commune de Carrefour (sud de la capitale), qui protestent à nouveau dans les rues pour exiger le retrait de la décision du gouvernement de facto d’augmenter les prix du carburant sur le marché national, observe l’agence en ligne AlterPresse.
La population de Carrefour se mobilisera jusqu’au bout contre « le premier ministre de facto illégitime, qui prend en otage tout un peuple », annoncent ces protestataires prostrés devant des barricades, faites avec des branches d’arbres et d’objets divers, installées dans les rues, notamment aux environs de l’église (catholique romaine) Saint-Charles.
Ce lundi 26 septembre 2022, des citoyennes et citoyens ont encore gagné les rues, en divers endroits dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, pour dénoncer aussi la misère, le chômage et l’insécurité qui endeuille les familles haïtiennes.
Un jeune garçon, qui aurait été atteint d’un projectile dans des circonstances inconnues à Carrefour, a été transporté à l’hôpital.
Les routes sont bloquées dans les zones de Lamentin, Mon Repos, Côte Plage, Arcachon, Marotière, Thor et Diquini.
La situation, qui règne dans la municipalité de Carrefour, n’est pas différente de plusieurs autres quartiers de la capitale, comme Gérald Bataille, Nazon, Delmas (municipalité au nord-est), Pétionville (municipalité à l’est) et Canapé Vert.
Les rues sont désertes en divers endroits à Port-au-Prince, où même les rares motos-taxis éprouvent beaucoup de difficultés à circuler.
Plusieurs chauffeurs de motos-taxis, qui ont tenté de franchir des barricades, ont essuyé des jets de pierres et de bouteilles.
Les véhicules de transports en commun (camionnettes, bus) sont totalement absents dans les rues.
Les activités commerciales, comme les banques et les stations de distribution de produits pétroliers, sont totalement paralysées.
A cause de la non disponibilité du carburant dans les stations-services, un gallon de gazoline se vend sur le marché parallèle jusqu’au 2,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = + 130.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.40 gourde aujourd’hui).
La situation en Haïti s’est détériorée, depuis le lundi 12 septembre 2022, suite à l’annonce par le gouvernement de facto d’une hausse à environ 100% des prix du carburant, sur le marché national.
Les troubles, qui en résultent, ont paralysé les activités commerciales, dans certaines communes de la zone métropolitaine de la capitale et plusieurs villes en province depuis environ deux semaines, alors qu’une reprise timide des activités avait été observée, depuis le jeudi 22 septembre 2022, à Port-au-Prince. [apr 26/09/2022 14:00]