P-au-P, 23 sept. 2022 [AlterPresse] --- L’Organisation des Nations unies (Onu) demande de cesser les pillages des aides et fournitures humanitaires, perpétrés parallèlement aux mouvements de protestations ayant entraîné des troubles civils en Haïti, depuis deux semaines, dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
« Ce que nous voyons est le résultat de la frustration et du désespoir des gens face à des conditions de vie très difficiles. Piller les entrepôts n’est pas la solution. Ceci ne fait que rendre plus difficiles une réponse et une assistance efficaces aux familles dans le besoin », déclare la Suédoise Ulrika Richardson, coordonnatrice humanitaire de l’Onu, la plus haute responsable humanitaire onusienne en Haïti.
Elle souligne combien la situation actuelle appelle à des efforts supplémentaires de la part de la communauté humanitaire.
« Pour que cela se produise, nous avons besoin d’un accès sûr pour les travailleurs humanitaires et les fournitures ».
« Nous avons besoin que la violence s’arrête, pour que les distributions alimentaires puissent reprendre dès que possible », renchérit, pour sa part, l’Américain Jean-Martin Bauer, directeur pays du Pam en Haïti.
De violents troubles ont éclaté depuis le lundi 12 septembre 2022, suite à l’annonce, par le gouvernement de facto, d’une hausse des prix du carburant, sur le marché national.
Des manifestants ont attaqué un certain nombre d’entrepôts utilisés par les agences de l’Onu, dans des villes comme Gonaïves (Artibonite/Nord) et Les Cayes (Sud) où des pertes évaluées à 2 mille tonnes métriques de nourriture du Programme alimentaire mondial (Pam), une agence des Nations unies, ont été enregistrées, regrette l’Onu.
Ces aides humanitaires avaient été prépositionnées dans le cadre de l’intervention d’urgence du Pam, pour protéger les plus vulnérables avant la saison des ouragans.
« Aux Gonaïves (département de l’Artibonite), l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) a perdu 2,000 kits d’articles non alimentaires, suffisants pour subvenir aux besoins de 10,000 personnes, lors d’une attaque contre leur entrepôt ».
De plus, des installations appartenant au Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et au Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (Unops) ont également été attaquées et pillées, poursuit l’Onu.
À Port-au-Prince, le groupe de travail sur les déplacés internes, coordonné par l’Onu, a déclaré ne plus être en mesure de fournir un soutien à la plupart des 22,000 personnes déplacées à travers la ville, en raison des troubles récents.
Ce de travail sur les personnes déplacées internes rassemble de nombreux partenaires locaux, dans l’objectif d’aider à atteindre les plus vulnérables.
Même inquiétude pour l’Organisation panaméricaine de la santé (Ops), qui n’est actuellement pas en mesure, à l’échelle nationale, d’assurer la disponibilité des médicaments, vaccins et intrants médicaux essentiels, là où ils sont le plus nécessaires, déplore l’organisation internationale. [emb rc apr 23/09/2022 12:10]