P-au-P, 19 sept. 2022 [AlterPresse] --- Les activités demeurent encore globalement perturbées, ce lundi 19 septembre 2022, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans plusieurs autres villes en province, une semaine après le déclenchement de grands mouvements de protestations, exigeant la démission du premier ministre de facto, Ariel Henry, et refusant l’augmentation des prix des produits pétroliers en Haïti, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Par rapport à la semaine dernière, la situation a empiré dans la commune de Carrefour (au sud de la capitale), où même la circulation des motos-taxis est impossible.
Beaucoup de pierres, de détritus, de pneus usagés enflammés et d’objets divers jonchent les rues au niveau de Saint-Charles et Lamentin, entre autres, empêchant toute circulation automobile.
Au principal marché de Carrefour, des tréteaux utilisés comme barricades sont installés au milieu de la rue.
Des mouvements de protestation de plusieurs personnes, hommes et femmes, continuent d’avoir lieu dans la municipalité de Carrefour (au sud), dans la municipalité de Delmas (au nord-est) et dans la municipalité de Pétionville (à l’est de la capitale).
Le commerce formel et informel continue d’être grandement affecté par ces mouvements de protestations, visant à contraindre le chef du gouvernement de facto à retourner sur sa décision d’augmenter les prix du carburant sur le marché national.
Les banques commerciales, les magasins et pompes à essence n’ont généralement pas fonctionné dans la capitale, Port-au-Prince.
Idem pour les véhicules de transports en commun, notamment à l’avenue Martin Luther King, communément appelée « Nazon » et à l’avenue Poupelard, quelque peu déserte, à Port-au-Prince.
Des patrouilles policières ont été vues en train de sillonner les rues, pour contrer toutes tentatives de blocage des rues.
Au cours du weekend écoulé, la Police nationale d’Haïti (Pnh) avait débloqué plusieurs rues qui ont été, par la suite, barricadées par des riverains.
Un véhicule contenant des marchandises, qui tentait de circuler à Canapé Vert (périphérie est), a été pillé par des protestataires.
Des tirs d’armes ont été entendus, très tôt, dans la zone.
Par ailleurs, de Gérald Bataille à Delmas 33, les routes sont bloquées en plusieurs points, avec des fatras et des véhicules mis au travers dans ces zones.
Très tôt, dans la matinée de ce lundi 19 septembre 2022, des barricades de pneus usagés enflammés sont érigées, dans différentes rues de la ville des Gonaïves (département de l’Artibonite, à 171 km au nord de Port-au-Prince).
Haïti reste en mode « pays locked », en dépit d’une nouvelle adresse à la nation, dans la soirée du dimanche 18 septembre 2022, du premier ministre de facto, qui a lancé un appel au calme, visiblement boudé, ce lundi 19 septembre 2022, par la population en colère.
Le chef du gouvernement de facto, Ariel Henry, a condamné les actes de violences, perpétrées, la semaine dernière, contre des institutions publiques et privées dans le pays, lors des mouvements de protestations contre l’augmentation du carburant.
De nombreuses scènes de pillages et des violences ont été enregistrées à Port-au-Prince et dans plusieurs autres villes en province, comme aux Cayes (Sud), aux Gonaïves, à Saint-Marc (bas Artibonite), Petit-Goâve (à 68 km au sud de Port-au-Prince), à Jérémie (département de la Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’Haïti), à Petite Rivière de Nippes (département des Nippes, autre partie du Sud-Ouest d’Haïti).
Le mercredi 14 septembre 2022, le gouvernement de facto d’Ariel Henry a décidé d’augmenter d’environ 100% les prix des produits pétroliers en Haïti, en dépit de la grogne populaire.
Dans un communiqué, daté du 16 septembre 2022, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais, António Guterres, a appelé « toutes les parties prenantes à surmonter leurs différences et à s’engager, sans plus attendre, dans un dialogue pacifique et inclusif sur une voie constructive à suivre ». [emb rc apr 19/09/2022 11:10]