Par Djems Olivier
Soumis à AlterPresse le 18 juillet 2005
Abandonné misérablement sur la chaussée
Torse nu
Face contre terre
Jacques n’est plus
Poète à la muse envoûtante
Diseur de bonnes aventures
Rêveur d’espoir et de liberté
Jacques est parti trop tôt
Contre sa volonté
Dans un pays en quête de liberté
Ainsi meurt le poète !
Torse nu
Face contre terre
Les Saint-Gramauds [1] l’ont enlevé
Maltraité
Humilié
Avant de l’abattre
Dans des conditions féroces
Ainsi meurt le poète
Dans ce pays doré de cadavres
De pleurs noires
D’espoir vilipendé
De liberté massacrée
En pleine nuit en plein midi
Sous un froid soleil
Obscurci par une vague de violence
Cette mort mièvre
Qu’il a dénoncée
Dans son fameux vent de liberté
Il l’a prise aujourd’hui
Dans des conditions abaissantes
Laissant derrière lui
Pauvres, demi-pauvres, super-pauvres
Victimes d’exclusion
Et d’inégalités sociales.
Torse nu
Face contre terre
Le poète a cassé sa pipe
La poésie est assassinée
La presse endeuillée
L’intelligentsia horrifiée
Le pays fatigué
Oui, on est tous fatigués
De chanter l’hymne à la mort !
[1] Nom donné par l’auteur aux personnes impliquées dans les activités de kidnapping.