P-au-P, 13 sept. 2022 [AlterPresse] --- Vers la mi-journée du mardi 13 septembre 2022, un manifestant est mort par balle, provenant de l’arme d’un agent de sécurité de l’Office national (public) d’assurance-vieillesse (Ona) à Delmas (municipalité au nord-est de Port-au-Prince), selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Trois (3) autres personnes, dont une femme qui vendait des produits divers, ont été blessées par balles à Pétionville (municipalité à l’est de la capitale).
Les circonstances de la mort par balle d’une personne et des blessures par balles de 3 autres ne sont pas encore bien déterminées.
Toujours-est-il que des tentatives d’actes de vandalisme dans certains magasins ont été signalées et observées sur l’axe de Delmas par un collaborateur d’AlterPresse/AlterRadio.
Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) seraient intervenus pour prévenir des débordements çà et là.
A Pétionville, beaucoup de matériels ont été endommagés à la station Radio Télé Model, qui a été attaquée par des individus non identifiés. Ce média appartient au sénateur Rony Celestin du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir.
La journée du mardi 13 septembre 2022 était annonciatrice de bouleversements et de perturbations des activités générales dans les rues, avec les mouvements de protestations de ces dernières semaines, notamment le lundi 12 septembre 2022, après l’annonce d’une nouvelle augmentation imminente des prix des produits pétroliers sur le marche national.
Barricades de pneus usagés enflammés, de grosses pierres, de carcasses de véhicules, de troncs d’arbres et de débris divers : une bonne partie de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, est bloquée, ce mardi 13 septembre 2022, par des démonstrations de ras-le-bol vis-à-vis de la détérioration accélérée des conditions d’existence en Haïti, observe l’agence en ligne AlterPresse.
D’aucuns ne se sont pas aventurés dans les rues, face à l’incertitude et aux menaces qui pèsent... dans un contexte de plus en plus volatil.
La plupart des activités sont totalement bloquées. Il est compliqué de circuler dans les différentes villes de la zone métropolitaine de la capitale, excepté à pieds et, dans certains cas, à bord de motocyclettes.
Aux abords des barricades, les initiateurs des protestations ouvrent ou empêchent le passage de personnes circulant à pieds ou sur des motocyclettes.
A Delmas (municipalité au nord-est) et Pétionville (municipalité à l’est), une marée humaine a manifesté dans les rues, ont constaté plusieurs journalistes reporters.
La pluie, qui a commencé à tomber, n’a pas calmé l’ardeur des manifestantes et manifestants, qui exigent un ouf définitif de soulagement.
« Nous sommes aussi des êtres humains. Le sang coule dans nos veines, comme ceux qui nous oppressent. Nous ne pouvons plus endurer cette dégringolade », exprime un manifestant.
Les protestataires continuent de manifester leur mécontentement contre les actes de criminalité, incluant le kidnapping, perpétrés en toute impunité par les gangs armés, contre la rareté persistante, depuis plusieurs mois, des produits pétroliers et contre le coût élevé des prix des biens essentiels à la consommation.
Ils exigent également la démission du premier ministre de facto Ariel Henry, dont la gestion est qualifiée de calamiteuse depuis son installation, le 20 juillet 2021, à la suite d’un tweet de la communauté international.
Les activités étaient également perturbées au Cap-Haïtien (Nord), à Ouanaminthe (Nord-Est), à Gressier (municipalité à plus de 30 km au sud de Port-au-Prince), à Petit-Goâve (à 68 km au sud de la capitale) sur la route nationale No. 2, à l’Arcahaie (à plus de 40 km au nord) ainsi qu’à Saint-Marc (à 96 km au nord).
Depuis l’après-midi du lundi 12 septembre 2022, les signes avant-coureurs d’une paralysie globale étaient perceptibles.
Beaucoup de gens avaient commencé à manifester leur désapprobation dans les rues de Port-au-Prince, de Delmas et de Pétionville.
Ce regain de tension a empêché un nombre indéterminé de personnes à regagner leurs domiciles, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, dans la soirée du 12 septembre 2022.
La république d’Haïti vit, ce mardi 13 septembre 2022, une situation de tous les dangers, dont l’issue reste incertaine et les conséquences à différents niveaux.(socioéconomiques, entre autres) sont imprévisibles.
Le lundi 12 septembre 2022, des milliers de personnes avaient gagné les rues à Jérémie (département de la Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’Haïti) et au Cap-Haïtien, où la tension a régné après l’’annonce de l’augmentation imminente des prix des produits pétroliers sur le marché national. [jep rc apr 13/09/2022 15:00]