Par Marie Farah Fortuné
P-au-P, 26 août 2022 [AlterPresse] --- Vu l’absence de dispositions institutionnelles, l’État, à travers le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), n’est pas encore prêt pour la réouverture des classes, fixée au lundi 5 septembre 2022, regrette l’Union nationale des normaliens-nes, éducateurs-trices d’Haïti (Unnoeh), dans une interview à AlterPresse/AlterRadio.
La veille du lundi 5 septembre 2022, rien n’est encore dit en ce qui concerne les subventions des manuels scolaires. C’est une preuve que l’État n’est pas encore prêt, critique Israël Adeka, coordonnateur à la communication et aux revendications individuelles à l’Unnoeh.
« Si les établissements scolaires n’arrivent pas à fonctionner à partir de cette date, ce serait un problème. Les enfants doivent avoir accès à un ensemble d’heures de classe, selon les conventions signées ».
En ce qui a trait à la réouverture des classes, dans les zones sous contrôle des gangs armés, qui y sèment la terreur, il revient à l’État d’agir, recommande l’Unnoeh.
Se basant sur les rapports des organisations de défense des droits humains, l’Unnoeh rend l’État responsable de tout ce qui se passe dans le pays.
Dans une note, datée du 12 août 2022, l’Organisation des citoyens pour une nouvelle Haïti (Ocnh) s’est montré inquiète quant à la réouverture des classes, en raison de la multiplication de sanglants affrontements entre les groupes armés dans les quartiers populaires.
L’Ocnh a évoqué les embouteillages considérables dans les rues de la capitale, en raison du mode de distribution de carburant dans des pompes à essence, de la rareté persistante du carburant ainsi que de la dépréciation de la gourde, qui font augmenter les prix des produits de première nécessité.
Issue de la réforme « Bernard » de 1980, la décision du Menfp, d’interdire aux lycées de recevoir des élèves de la 7e à la 9e année fondamentale, doit s’appliquer convenablement, conseille l’organisation syndicale enseignante.
« Il faut disposer d’écoles fondamentales à travers Haïti, mais aussi réparer celles qui existent déjà. Tous les enfants doivent avoir accès à une éducation de qualité », préconise l’Union nationale des normaliens-nes, éducateurs-trices d’Haïti. [mff emb rc apr 26/08/2022 13:30]