P-au-P, 25 août 2022 [AlterPresse] --- L’organisme de défense des droits humains Fondasyon je klere (Fjkl) applaudit l’arrestation, le samedi 20 août 2022, du responsable du club « La mansion », Réginald Dégand, accusé de traite de femmes exploitées comme esclaves sexuelles en Haïti, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Plusieurs Colombiennes ont été exploitées comme esclaves sexuelles, dans son club, qui est mis sous scellés par les autorités judiciaires, suite aux témoignages d’une des victimes, fait savoir la Fjkl.
Ayant été fermé par le passé pour les mêmes raisons, ce club a repris du service avec la complicité d’autorités judiciaires de la juridiction du tribunal civil de Port-au-Prince.
La Fondasyon je klere dénonce des pressions, exercées par des personnalités politiques sur le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince pour la libération du trafiquant, après la fermeture du club situé à à Péguyville (à l’est de la capitale).
Elle met en garde le parquet de Port-au-Prince contre tout trafic d’influence en faveur de la mise en liberté du patron du club.
Plusieurs femmes, dont des étrangères Colombiennes et des Dominicaines, ont été retenues contre leur gré, au sein du club, pour satisfaire sexuellement des clients, révèle la Fjkl.
Dix femmes ont été libérées au cours d’une opération, menée par la Police nationale d’Haïti (Pnh).
Une colombienne de 25 ans avoue avoir été recrutée, depuis son pays, pour venir travailler en Haïti.
Ce n’est qu’en arrivant qu’elle s’est rendue compte combien elle a été piégée, affirme la Colombienne.
Ses frais de voyages ainsi que son hébergement se sont transformés en des dettes, qu’elle devait rembourser aux trafiquants.
Les femmes, forcées à devenir des travailleuses sexuelles, ont eu un salaire fixé à 150.00 dollars, dont 50 revenaient au grand trafiquant Réginald Dégand.
Celles, qui ont des dettes à payer, ne reçoivent rien. Les 100.00 dollars restants sont retenus pour le remboursement, poursuit la Colombienne.
Toutefois, l’organisme de droits humains déplore la mise en garde à vue des victimes, par la justice haïtienne, à un moment de la durée.
« Il s’agit d’une grave maladresse, de la part des autorités judiciaires, parce que les
victimes de traite ne doivent jamais avoir l’impression que les autorités cherchent à les poursuivre », estime la Fondasyon je klere, qui dit être attentive à l’évolution de ce dossier jusqu’à son aboutissement.
9 Haïtiens ont été arrêtés, le dimanche 5 février 2017, à Kaliko Beach (nord de la capitale) pour traite de 33 mineures vers l’étranger, avait indiqué, à AlterPresse, le porte-parole de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Garry Desrosiers. [dj emb rc apr 25/08/2022 12:20]